Après l’excellent The Black Halo en 2005,
puis le non moins excellent dvd live One Cold Winter's Night en 2006,
dont nous nous étions fait l’écho dans les colonnes de Rockmeeting,
sans parler du petit chef d’œuvre qu’est Epica, la
question était de savoir combien de temps le combo allait pouvoir maintenir
la barre si haut. Et bien Ghost Opera ne réduit pas la voilure,
au contraire. Par contre le combo, outre le fait qu’il a su développer
un style très original, mélange de power métal à
l’Européenne, teinté de heavy métal à l’Américaine,
avec des éléments progressifs et symphoniques, a le mérite
de se remettre ici en question et de ne pas répéter The Black
Halo. Le prix à payer est un accès beaucoup moins immédiat
lors des premières écoutes que les œuvres précédentes,
mais au fur et à mesure de ces écoutes, l’album se bonifie
graduellement. Autre changement, l’absence de concept qui permet des compositions
plus diversifiées, par contre, grande constance quand au standard de
production, parfait comme d’habitude avec Sascha Paeth. Après une
introduction plutôt quelconque, Rule The World donne
le ton du changement avec ses tonalités orientales, le chant de Roy se
bonifie avec le temps et constitue un point fort, les arrangements symphoniques
côtoient les rythmiques heavy un peu au détriment du solo de guitare
assez court et discret, c’est un peu le regret sur cet album. Mais ces
arrangements symphoniques ne s’avèrent pas autant envahissants
que le dernier Rhapsody par exemple, et ils ont tendance à se fondre
pour former un tout mélodique, à l’image de Ghost
Opera, deuxième point fort de l’album. The Human
Stain présente un côté power metal avec une rythmique
heavy, BlüCher lui est dédié au navire coulé
en Norvège en 1940, et Simone Simons (Epica) vient soutenir Roy dans
les lignes vocales, la chanteuse Anna Sommerville fait de même sur la
ballade Love You To Death. Par contre dans Anthem,
une ballade sur fond de piano et violons, pas d’artifices particuliers,
et du coup, Roy se taille la part du lion et met en valeur ses formidables capacités.
Mais le maximum d’étoiles sera décerné à Mourning
Star et ses superbes chœurs, la voix de Roy étant parée
de quelques effets, mais aussi à Silence Of The Darkness,
sur lequel Youngblood se lâche un peu, et Oliver Palotai s’autorise
un solo aux claviers, sur un tempo par moment speed et efficace. Finalement
le renouvellement voulu par Kamelot est au rendez vous, le côté
un peu plus symphonique, voire complexe, laissera peut être sur la touche
les plus rétifs aux changements, les autres feront honneur à ce
bel univers renouvelé qui laisse encore la concurrence loin derrière.
Highlights : Silence Of The Darkness, The Human Stain,
Rule The World, Ghost Opera, Mourning Star
Tracklist :
01. Solitaire
02. Rule The World
03. Ghost Opera
04. The Human Stain
05. BlüCher
06. Love You To Death
07. Up Through The Ashes
08. Mourning Star
09. Silence Of The Darkness
10. Anthem
11. Eden Echo
12. The Pendulous Fall [bonus]
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