La règle voudrait qu'on ne chronique jamais un album à chaud.
Je ferai une exception, car je ne vois vraiment pas comment cet album pourrait
baisser dans mon estime ! On tient avec ce Criticize The Truth l'un des
tout meilleurs albums de l'année 2002 ! Comment un nouveau groupe peut-il
atteindre un tel niveau de perfection dès le premier album, me direz-vous
? Il faut préciser que Evidence One n'est pas une bande de débutants.
Cet album devait au départ être le premier album solo du guitariste
de Frontline Robby Boebel. Une rencontre opportune est à l'origine
de ce changement de cap. Lorsque le chanteur de Domain Carsten Schulz
et Georg Siegl (président de AOR Heaven) parlèrent de ce projet
lors d'un concert de Kansas à Munich début 2001, Carsten montra
un vif intérêt pour cet album. Quelques semaines passèrent,
et, alors que Domain tournait aux côtés de Shakra, Carsten écouta
la démo qu'avait enregistré Robby Boebel. Immédiatement
convaincu, il prit contact avec Robby, et c'est ainsi que les deux musiciens
se retrouvèrent en novembre 2001 pour écrire de nouveaux morceaux
ensemble, avant d'être rejoints un peu plus tard par le bassiste de Frontline
Thomas Bauer et le batteur de Shakra Roger Tanner que Schulz avait connu
lors de la tournée Domain / Shakra.
Criticize The Truth est une parfaite combinaison entre hard mélodique
et heavy. Du premier, Evidence One a puisé les mélodies accrocheuses
et les harmonies vocales, et du second la puissance et le tempo souvent débridé
(Like Never Before, Criticize The Truth). Boebel et Schulz ont réussi
l'exploit de débarrasser leur musique pourtant puissante des clichés
habituels propres au heavy mélodique. La guitare de Boebel illumine tout
l'album, les claviers ruissèlent ici et là, et surtout Carsten
Schulz chante comme un Dieu au point qu'on a souvent l'impression d'entendre
le grand Michael Bormann. D'ailleurs ce disque est si bon et si puissant
qu'il aurait pu faire figure de 6ème album à ses compatriotes
de Jaded Heart. L'émotion nous tient en haleine du début
à la fin sans coup férir. Trust vs Heart, Frozen In Time
ou encore Fool's Gold, difficile de trouver le point culminant de cet
album tant chaque titre est une mine d'or de mélodies et d'émotions
boostés par une puissance extraordinaire. On reconnait parfois quelques
harmonies propres à Frontline, mais gonflées par la voix
décapante de Carsten Schulz. In The Beginning There Was Fire est
construit d'une manière très originale avec de brèves réminiscences
bluesy chassées par un petit hymne du hard mélodique. Des hymnes,
l'album en est truffé : Trust vs Heart, Criticize The Truth, Spend
The Top With Me... Plus l'album se consume, et plus la performance de Schulz
surprend. Jamais je n'avais remarqué tant de classe sur des morceaux
de Domain. A croire que le plaisir de jouer avec le héros d'un groupe
qu'il admire (Frontline) l'a fait se surpasser.
Ce disque plaira à tous les amateurs de hard mélodique qui décoiffe,
ravira les fans de Jaded Heart et surprendra à coup sûr les amateurs
de heavy mélodique. Servi par une production en béton armé
(comparable au dernier Frontline), on tient là un petit chef d'oeuvre
!
Highlights : Trust vs Heart, In The Beginning There Was Fire, Fool's Gold,
Frozen In Time, Different Worlds - Different Times, Spend The Top With Me, Heavy
Heart Betrayed...
Tracklist :
01. Criticize The Truth
02. Trust Vs. Heart
03. Different Worlds - Different Times
04. Like Never Before
05. Frozen In Time
06. Fool's Gold
07. In The Beginning There Was Fire
08. Spend The Top With Me
09. Perfect Love
10. Heavy Heart Betrayed
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