Parmi les groupes les plus atypiques que compte la Suisse, nul doute que SAMAEL figure en bonne place grâce à son Metal Indus/Electro relativement sombre avec lequel le combo s’est forgé une notoriété aujourd’hui bien établie. C’est avec Passage en 1996 que ces musiciens avaient créé la surprise en se démarquant sensiblement de leurs racines « extrêmes » pour se tourner vers une musique à la fois plus mélodique et plus moderne. Cette orientation s’est affirmée et affinée avec le temps comme l’ont prouvé Eternal ou Reign Of Light et comme vient le confirmer une fois encore ce Solar Soul qui se pose en suite logique des précédents opus. La forte identité de Samael s’impose dès les premières secondes de l’album : les riffs simples et efficaces se font complices avec les nappes de claviers, des samples indus se fondent intelligemment dans l’ensemble, et la voix caverneuse de Vorph ainsi que certaines programmations batterie viennent renforcer les aspects « Dark/Cold » des compositions. L’excellente production assurée par Xy et le fidéle Waldemar Sorychta procure une sensation de puissance tout au long de l’album, aussi bien avec les mid-tempos assez majoritaires que sur des titres plus lourds comme On The Rise, Ave, ou le plus calme Alliance. Cette sensation de puissance est d’autant plus exacerbée sur les plus énergiques et superbes Slavocracy, Suspended Time et Valkyries’ New Ride ou tout simplement quand les tempos s’accélèrent sur de courts passages comme dans Promised Land. Les arrangements sont encore une fois exemplaires, véhiculant parfois quelques légers aspects Symphoniques (Solar Soul, Olympus…) ou apportant même une touche Orientale sur Quasar Waves. Ce Solar Soul ne peut que confirmer une fois de plus cette force de caractère propre à Samael dont la musique, à l’image de leurs concerts, reste indéniablement originale, étrange, perfectionnée et envoûtante.