L’astronomie est considérée comme la
plus ancienne des sciences, et jusqu’à présent axée
sur l’observation des astres pour tenter d’en expliquer le mécanisme.
Le côté un peu austère de la recherche n’était
à ce jour compensé que par la beauté visuelle des phénomènes
observés. Il faudra désormais y ajouter un intérêt
mélodique puisque les Suédois de DRAGONLAND, après trois
albums consacrés à des thèmes plutôt guerriers, surtout
au début, ont décidé d’en faire le thème de
leur quatrième production. Ce changement de thème accompagne une
maturité musicale bienvenue, car il faut bien dire que les albums précédents
n’avaient pas permis au groupe de se dégager totalement des influences
axées principalement sur STRATOVARIUS. Et visiblement le combo ne s’est
fixé aucune limite en terme de créativité, à la
mesure de l’univers exploré, puisant dans la diversité de
l’horizon musical, du classique jusqu’au thrash, avec comme fil
conducteur un heavy très mélodique mais en même temps dynamique.
Ce voyage intergalactique commence par un astre qui brille de mille riffs, avec
Supernova. Après une intro spatiale, les riffs puissants
fusent, survolés par un chant féminin et des orchestrations style
bande sonore de film à grand budget, puis par le chant parfait de Jonas
qui entonne un refrain des plus accrocheurs ; cela continue avec la destination
suivante, Cassiopeia et un refrain tout aussi entêtant.
Pour Contact, la vitesse de la lumière n’est pas
bien loin, mais le speed n’oublie pas les lignes mélodiques, avec
des solis de synthés et guitares pleins de brio. Le rythme reste soutenu
avec l’explosion de Antimatter durant laquelle les débris
de chants thrash n’arrivent pas à nuire aux lignes mélodiques
mais donnent au contraire une couleur inattendue. The Book Of Shadows
Part IV, les parties I à III étant sur l’album
précédent, offre un intermède digne à nouveau d’une
bande sonore de film, avec luxe d’orchestrations et de violons, avant
la fusion, non pas des astres, mais du classique et du métal. Cette fusion,
que les artisans du métal tentent avec plus ou moins de bonheur depuis
les années 70, et bien cette fusion n’a jamais été
aussi aboutie que dans ce Beethoven's Nightmare, le cauchemar
de Beethoven peut être, mais la beauté mélodique pour les
amateurs, les lignes de piano issues de l’imagination de Beethoven n’ont
jamais aussi bien côtoyé les riffs métal qu’ici. Le
voyage se poursuit par une ballade presque AOR avec Too Late For Sorrow
où un chant féminin vient à nouveau magnifier
les lignes mélodiques, puis Direction: Perfection et
cap sur un heavy qui fait la part belle aux breaks. Une dernière traversée
de 15 mn permet d’accéder aux derniers recoins de la galaxie, au
travers d’un instrumental en trois parties, où les lignes de piano
classique côtoient à nouveau les violons et les riffs pour une
alchimie classieuse. Autant dire que cette astronomie là a un charme
fou, elle nous plonge dans un univers très créatif à base
de heavy mélodique qui combine tout ce que l’on peut aimer dans
la musique de manière éblouissante, n’hésitant pas
à faire appel à des éléments classiques ou progressifs,
du grand art qui fixe la barre très haut.
Highlights : Beethoven's Nightmare, Supernova, Contact,
Antimatter, Cassiopeia, Too Late For Sorrow
Tracklist :
01. Supernova
02. Cassiopeia
03. Contact
04. Astronomy
05. Antimatter
06. The Book Of Shadows Part Iv: The Scrolls Of Geometria Divina
07. Beethoven's Nightmare
08. Too Late For Sorrow
09. Direction: Perfection
10. The Old House On The Hill Chapter I: A Death In the Family
11. The Old House On The Hill Chapter Ii: The Thing In the Cellar
12. The Old House On The Hill Chapter Iii: The Ring Of Edward Waldon
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