Même si l’habit ne fait pas le moine, cette compilation semble tout avoir de l’album enregistré par des batteurs pour d’autres batteurs. Et bien contrairement à ce que l’on aurait pu penser, ce n’est pas complètement le cas car en y regardant de plus près, ce DRUM NATION Volume 3 se trouve être plus assimilable à un album instrumental à part entière qu’à une longue démonstration indigeste de solos de batterie. Je n’irais pas jusqu'à dire que l’ensemble donne dans la simplicité, loin de là, et ça commence d’ailleurs très fort techniquement avec Jordan Mancino de AS I LAY DYING qui nous envoie un superbe Ahhh…The Fade Out bien allumé où la guitare a tout autant sa place que la batterie. Le Metal est ici majoritairement représenté tout en mettant en avant l’aspect technique typique de l’exercice dit « intrumental » et tout en gardant à l’esprit un côté très mélodique comme par exemple sur The Near Dominance Of 4 Against 5 de Chris Adler (LAMB OF GODS) ou Up And Atom de Justin Foley (KILLSWITCH ENGAGE), etc…Chacun sa personnalité et chacun sa composition qui lui correspond comme le prouvent Grounded de Joe Nunez (SOULFLY) avec son passage percussions/tribal, l’étrange et très expérimental YMCA Or TCBY de Chris Pennie des déjantés DILLINGER ESCAPE PLAN, le Doomesque Swirling Patterns de Derek Roddy (BLOTTED SCIENCE) qui place néanmoins quelques blast beat bien envoyés, le Jazz Rock Out Of Nowhere de Kenneth Schalk (CANDIRIA) ou encore le très Stoner Impulse de Raanen Bozzio (STASIS). Bref, il y en a pour tout les goûts et même si on parle généralement de Metal ici, c’est en passant par divers éléments comme le Jazz Rock par exemple, et vu la variété des personnages, il est clair que l’on ne s’ennuie pas une minute si on apprécie les performances instrumentales. De plus, le label Magna Carta nous annonce que tout les titres de cet album ont été composés et enregistrés pour l’occasion, donc pas de doublons à l’horizon à priori (ceci n’engageant que le label, je tiens à le préciser). Le bonus vidéo est tout aussi réussi car, là encore, pas de longues leçons de batterie assommantes, mais une courte présentation des protagonistes avec chacun sa propre personnalité (Derek Roddy et ses serpents) et le plus souvent avec beaucoup d’humour avec Joe Nunez chez son dentiste, Tom Taitano (TOTALISTI) qui semble très en colère contre une guitare acoustique, etc… Mention spéciale à Chris Adler dont les pitreries derrière son kit sont à faire pâlir le batteur du Muppet Show. Bien plus que seulement un album pour batteurs, ce Drum Nation saura séduire tout amateur de musique instrumentale technique, mélodique et variée, de quoi passer un très agréable moment relativement hors normes.