Les "tribute album" étaient un peu passés de mode ces derniers temps, mais il faut bien reconnaître que l'on a eu droit au meilleur comme au pire. Dans le cas de RUSH, car ce sont eux qui sont a l’honneur ici, le Working Man de 96 interprété pas des grands noms de la team Magna Carta, avait été une grande réussite (je ne parlerais pas du tribute précédent interprété par des groupes Thrash/Death, car je ne le connais pas). Alors même si on retrouve certains protagonistes sur ce nouvel hommage (Robert Berry en tête), n'était-il pas un peu présomptueux d'en remettre une couche alors que la barre avait été déjà placée très haute ? Quoique un tantinet risqué, le pari a été relevé avec brio. En chipotant, on pourra trouver (peut être…) que Daniel J. en fait un peu trop sur les deux premiers titres, dont Distant Early Warning qui ouvre magnifiquement l’album, mais a part ça, les relectures sont a la fois fidèles tout en incluant les personnalités de chacun des musiciens, se permettant même quelques "coquetteries" des mieux senties (ce qui fait un des intérêts de ce genre d'exercices a mon avis). La formule est un peu différente par rapport a Working Man car les postes guitare rythmique/basse/batterie sont tenus par les trois même musiciens tout au long de l'album, mais si cela devait engendrer une certaine monotonie (ce qui n'est pas le cas), le choix des titres est une vrai promenade parmi les trois premières périodes de RUSH : de Bastille Day et son solo de guitare teinté Jazz Rock, au très beau Subdivisions et son intro presque electro (Jeff Feldman fait joujou ?) à Tom Sawyer et ses arrangements de claviers légers qui amènent réellement un plus , de 2112 au ton résolument émouvant, à Lakeside Park revisité ou encore Differents Strings et ses choeurs, bref, les onze titres ici présents nous font voyager sur une large période de RUSH tout en subissant une légère cure de jouvence/relecture qui font de cet album un digne tribute comme on aimerait en entendre plus souvent.