TEN fêtait récemment ses 10 ans d'existence avec une compilation
de titres réenregistrés, mais promettait que le nouvel album
suivrait de près. Gary Hughes tient parole, et ce nouveau bébé
répond au nom de The Twilight Chronicles. Avec un titre pareil,
on s'imagine que Gary a encore cédé à l'appel du concept
album, et c'est précisément à cette sauce qu'est accommodé
le Ten nouveau. Il conviendra d'abord de s'avaler une intro de près
de 4 minutes pour ensuite voir arriver un Rome de plus du
double ! Autant ces titres à rallonge passaient sans problème
sur les deux premiers albums, grâce à des compos FM grandioses
qui faisaient passer la pilule sans indigestion, autant depuis que les albums
de Ten se montrent moins inspirés mélodiquement, cette mixture
prog / heavy / FM de Ten commence à me peser un peu sur l'estomac.
La voix de Gary Hughes a beau adoucir le style, j'ai du mal à y trouver
mon compte, au point que je finis par me demander si Gary ne nous ressert
pas constamment le même morceau depuis quelques années. Alors
certes, il y a toujours cette signature Hughes reconnaissable entre mille,
cette recette inspirée de la formule de ses maîtres de MAGNUM,
avec des orchestrations hyper pointues dont on imagine aisément la
somme colossale de travail qu'elles nécessitent, mais où mènent
des titres comme The Chronicles, The Elysian Fields ou encore
l'interminable Hallowed Ground, si ce n'est à l'impression
que l'on tourne en rond ? Où est passé le sens de la mélodie
et de la concision qui permit jadis de composer un chef d'oeuvre comme Don't
Cry ? On retrouve parfois un dosage plus raisonnable dans le développement
des compos, comme sur la ballade This Heart Goes On, mais
dans ce cas, c'est la mélodie qui fait défaut, et donne la sensation
de connaître déjà par coeur le morceau alors qu'on l'écoute
pourtant pour la première fois. Il faut attendre le septième
titre - Oblivion - pour voir enfin Gary Hughes nous surprendre
un peu en chamboulant sa vieille formule pour nous proposer un morceau pop/rock
un peu plus moderne, et assurément plus frais, un peu à la manière
de HAREM SCAREM ces dernières années. Mais encore une fois,
le morceau a tendance à trop trainer en longueur, et ainsi dénaturer
quelque peu le style auquel il est supposé faire référence,
pour finalement perdre en efficacité. Gary Hughes est incontestablement
un musicien remarquable, il a su également démontrer qu'il pouvait
aussi être un compositeur de génie ; hélas, à s'entêter
à faire prévaloir son besoin de raconter des histoires, sa musique
s'essouffle, et je me demande à quoi pourra bien ressembler l'album
suivant, si ce n'est à une nouvelle photocopie des précédents.
Espérons que la musique finira par redevenir le souci premier de Gary,
car avec un peu d'inspiration, dans ce domaine plus que dans n'importe quel
autre, il sait frapper très fort et mettre tout le monde d'accord.
Tracklist :
01. The Prologue / Rome
02. The Chronicles
03. The Elysian Fields
04. Hallowed Ground
05. This Heart Goes On
06. Oblivion
07. The Twilight Masquerade
08. Tourniquet
09. Born To The Grave
10. When This Night Is Done / The Epilogue