Les américains de VIRGIN STEELE fêtent avec
ce onzième album studio un quart de siècle d’existence,
et mettent fin à une longue attente de six ans, pour donner une suite
à House Of Atreus part II. Le groupe, souvent comparé
à MANOWAR, s’est spécialisé dans les albums conceptuels
dans les années 90, avec Marriage Of Heaven And Hell (1994 et
1995) puis House Of Atreus (1999 et 2000). Alors si l’attente
est longue entre chaque concept, il faut bien dire qu’un album tel que
celui-ci compte pas moins d’une heure vingt de musique originale, et que
rentrer dans l’univers du génial compositeur David Defeis est une
opération de longue haleine qui pourra remplir des semaines entières.
Cet univers est bien toujours celui de Defeis, responsable à nouveau
des compositions, des arrangements et de la production, en plus des claviers
et du chant. Le titre complet : Visions Of Eden (The Lilith Project –
A Barbaric Romantic Movie Of The Mind) donne une première indication
sur le sujet du concept : à savoir les premiers temps bibliques de la
genèse, avec le mythe de Lilith, première femme d’Adam,
que la bible ignore pour ne retenir qu’Eve. Elle est créée
comme lui à partir de la glaise du sol, mais sera rejetée par
celui-ci. D’où le courroux de Lilith qui n’aura d’autre
obsession que de se venger d’Adam et plus généralement de
la race humaine. Musicalement l'album reprend l'album précédent
là où il nous avait laissés. La majeure partie de l'album
s’avère très épique avec des morceaux d’une
durée de plus de 7 minutes, comportant de superbes lignes mélodiques
et des choeurs. Edouard Pursino assure des riffs et des solos excellents, par
contre la batterie numérique tenue par Frank Gilchriest manque un peu
de diversité. L’autre particularité est la mise en avant
des claviers ou plutôt du piano, qui donne une tonalité assez originale,
le chant de David est quant à lui tantôt très mélodique,
tantôt guerrier dans les phases violentes, auquel cas les cordes vocales
les plus rauques sont utilisées, un petit peu trop dans les limites parfois.
Ce long et hors normes opus n’est pas forcément aisé à
décrire, en introduction, Immortal I Stand jette les
bases avec un heavy puissant et mélodique à la fois, alternant
les passages rageurs et d’autres plus raffinés suivant l’avancement
du scénario et des états d’âmes de Lilith, qui sont
développés crescendo dans Adorned With The Rising Cobra
et The Ineffable Name, jusqu’à l’explosion
avec Black Light On Black, dans lequel le chant devient dramatique
et violent, appuyé par une guitare acérée qui délivre
un solo endiablé, en opposition avec des phases plus douces au piano,
délivrant un grand moment symphonique et dramatique. Bonedust
continue dans cette tonalité avant de laisser la place à deux
ballades, au coeur de l’album, Angel Of Death et God
Above God, où David peut développer un chant 100 % mélodique,
pour lequel, il faut bien dire, il excelle, passant des médiums aux aigus
avec la plus grande aisance. L’album continue à s’écouler
ainsi, entre moments forts, comme le très speed Childslayer,
une autre belle ballade, When Dusk Fell et le final Visions
Of Eden, qui accroche peut être un peu moins. En conclusion,
les amateurs de métal épique et mélodique sachant persévérer
et aller au delà des premières écoutes, un peu dissuasives
au départ en raison de la longueur de l’album, seront récompensés
car ils profiteront d’un univers original, mélodique et envoûtant
à la fois, né de l’imagination fertile du mentor de Virgin
Steele, David Defeis.
Highlights : Immortal I Stand, Black Light On Black,
Adorned With The Rising Cobra, Angel Of Death
Tracklist :
01. Immortal I Stand (The Birth Of Adam)
02. Adorned With The Rising Cobra
03. The Ineffable Name
04. Black Light On Black
05. Bonedust
06. Angel Of Death
07. God Above God
08. The Hidden God
09. Childslayer
10. When Dusk Fell
11. Visions Of Eden
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