C’est tout de même assez étonnant qu’un
groupe des 80’s renaisse tel le phénix, après vingt ans.
Le dernier opus Eat Me In St Louis, datant de 1989, celui-ci tentait
de réconcilier une part non négligeable de progressif et le pop/rock
britannique, ils n’étaient pas les seuls me direz vous, à
suivre le même sillage à l’époque, le GENESIS de Phil
Collins, ASIA, YES et à moindre degré PETER GABRIEL, rendant compatible
compositions sophistiquées et accessibilité à la catégorie
grand public. The Tall Ships maintient ce même cap, de légères
incursions dans le progressif typiquement anglais et une bonne dose de pop faisant
bon ménage avec des traces fortement A.O.R. sur ce point il suffira de
se pencher sur Ghost et son solo de guitare démentiel,
à faire frémir Steve Lukather. On remarquera la présence
de John Mitchell l’ex.ARENA excellent guitariste/chanteur au timbre de
voix assez similaire à Peter Gabriel, musicien de sessions à ses
heures. Les deux compères John Beck/John Mitchell avaient déjà
officié dans l’excellent Picture de KINO, très
favorablement accueilli, les retrouvailles coulaient donc, presque de sources,
pour nous offrir un album dans la même veine. Les die hard fans regretteront
l’absence du cofondateur, front man initial de It Bites, Francis Dunnery,
qui ne souhaitait pas remettre le couvert, probablement lassé par si
peu de reconnaissance. Globalement l’équilibre entre guitares et
claviers est parfaitement respecté, les premières assurant une
charpente musclée aux accents A.O.R.dont regorge l’album, et les
seconds ajoutent une touche rock progressif sans envolées épiques
exagérées, la grande qualité des vocaux assurant la facette
radio calibrée. Immanquablement, Oh My God, Memory Of Water,
The Wind That Shakes The Barley, For Safekeeping clairement du Genesis
“sound like” aux aspects à mi chemin entre prog et Pop/rock,
raviront les amateurs de belle broderie lyrique à l’anglaise, Playground
lorgnant même du côté de Steve Hackett par ses guitares éthérées.
Les 2 ballades The Tall Ships et Fahrenheit
nettement plus A.O.R. ainsi que le virulent Light oscillent
constamment entre les tendances. This Is England ne cache pas
son approche 100% progressif complexe, aux senteurs Peter Gabriel. Je pensais
cette époque révolue, celle de l’approche facile des beaux
phrasés progressifs, des mélodies techniques et soignées,
et d’une forme d’expérimentation musicale, KINO semble avoir
entrouvert la porte au grand retour de IT BITES, FROST, UNITOPIA, KARMAKANIC…
Oh que voilà une excellente initiative !
Highlights : Oh My God, Ghost, Memory Of Water, The
Tall Ship, The Wind That Shakes The Barley, Great Disaster, Fahrenheit, Light.
Tracklist :
01. Oh My God !
02. Ghosts
03. Playground
04. Memory Of Water
05. The Tall Ships
06. The Wind That Shakes The Barley
07. Great Disaster
08. Fahrenheit
09. For Safekeeping
10. Lights
11. This Is England
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