Ce jeune groupe de métal progressif canadien (âge
moyen environ vingt-trois ans !), nous propose avec Lux Aeterna son
premier album en autoproduction, après une démo sous forme d’EP
en 2005. Et une fois de plus le dicton qui dit que la valeur n’attend
pas le nombre des années prend ici tout son sens, tant cet album respire
le professionnalisme au travers d’une musique relativement complexe et
progressive, au point qu’un grand nombre d’écoutes s’impose
pour digérer cette œuvre. Dans cette sorte de croisement entre KAMELOT,
DREAM THEATER et SYMPHONY X, la maturité se situe à tous les niveaux,
avec des claviers, largement utilisés pour créer des ambiances,
des guitares très présentes au travers de luxe de riffs et soli.
Le chanteur, Lee Maines, est un élément d’originalité,
avec une voix plutôt grave et éraillée, presque de baryton,
qui s’apparente parfois à Russell Allen, qui surprend un peu lors
des premières écoutes, mais qui constitue finalement une valeur
ajoutée. Jody Lynn Bedard a été chargée, en invitée,
de le seconder ponctuellement, chose dont elle s’est bien acquittée,
notamment dans toute la trilogie Burning Kingdom. Les compositions
utilisent largement les breaks dans des structures progressives, mais font aussi
appel à des éléments symphoniques, et ne dédaignent
pas, ponctuellement, quelques growls, mais sans abus. La batterie à base
de double pédale n’hésite pas à emballer par moment
la machine. Lux Aeterna, le troisième élément
de la trilogie, nous gratifie d’un instrumental épique d’une
rare intensité, The Wildwood Pariah constitue un moment
d’apaisement que l’on pourrait presque qualifier de ballade atmosphérique
à base de guitare acoustique. Mais malgré la relative complexité,
après quelques écoutes qui permettent de pénétrer
cet univers, on se surprend à chanter sur des refrains, à «
headbanger », bref tous les bons éléments d’un métal
mélodique accrocheur sont également présents, et s’il
fallait absolument une étiquette pour résumer leur style, métal
mélodique progressif et symphonique serait probablement le mieux adapté.
En tout cas il s’agit de loin de la plus belle surprise 2008 en la matière,
un souffle nouveau, un vent de fraîcheur qui va sûrement obliger
les maîtres du genre à se remettre en question !
Tracklist :
01. Life Force Rapture
02. Burning Kingdom I - A Dark Affliction
03. Burning Kingdom II - Heavenly Insurgence
04. Burning Kingdom III - Lux Aeterna
05. The Wildwood Pariah
06. Winter Flight
07. Gates of Winter
08. From the Flesh
09. Omega
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