Ils nous viennent de New-York et se sont fait connaître en Europe en ouvrant successivement pour UFO et ULI JON ROTH. Bien que les musiciens de KREISOR appartiennent à la nouvelle génération, ils ne dénotaient pas du tout par rapport à ces prestigieuses légendes, car leur musique semble provenir des profondeurs des années 70. Dans la pléthore d’influences qu’ils revendiquent dans leur page MySpace, celles qui sont visiblement marquantes proviennent surtout des US. Il y a manifestement du BLUE OYSTER CULT pour le côté hard rock, du DOORS pour l’approche aux claviers, omniprésents, et un côté psychédélique très seventies qui dissimule quelques traces de STEPPENWOLF. Les membres originaux, Kenny Kreisor (guitare et chant) et Jeremy O'Brien (batterie), ont été rejoints par Willi Stabenau (basse, ex-Early Man), et Johnny Young qui participe largement à l’écriture et au chant et qui assure les claviers. Il fait partie des quelques rares non-voyants à œuvrer dans le heavy rock, et en tout cas contribue à donner ce son si original. Le groupe a beaucoup tourné aux US et accessoirement en Europe, la maîtrise des lignes instrumentales est perceptible dès le premier morceau, Broken Days, sur une rythmique bien assise, les échanges guitare claviers sont captivants, il n’en est malheureusement pas de même avec le refrain qui n’est pas du tout accrocheur, ça s’arrange un peu avec Distressor, mais c’est avec Secret Room que le groupe arrive à un rythme de croisière mélodique, dans lequel le refrain se fait plus attractif, les lignes instrumentales restant elles de bon niveau, le tempo étant relativement plus calme. Il s’emballe avec Those Days, puis, sur Winterset, se fait plus cyclique, et lorsque celui-ci se calme pour laisser les claviers s’exprimer, les Doors ne sont pas bien loin. La deuxième partie alterne le bon et le plus dispensable, avec à nouveau une difficulté à accrocher au refrain de Fool’s Gold, puis un superbe morceau teinté progressif : Torn Into Red Sky, puis le dynamique Hymn 43 qui est un des meilleurs moments de l’opus. Au final le groupe est arrivé à redonner des couleurs à ces vielles sonorités psychédéliques et à trouver une certaine originalité au travers de quelques titres. Il leur reste à pigmenter un peu plus les compositions avec quelques hymnes dans la tradition de Born To Be Wild !