Les premières parties dans les concerts sont une excellente
occasion de découvrir des talents, c’est le cas pour ces Nimois
que j’ai pu découvrir en ouverture du prestigieux FISH, fin 2007,
à Toulouse. L’épreuve de la scène est d’autant
plus propice qu’il n’y a aucun moyen de tricher, pas d’arrangements
possibles, dans des conditions matérielles souvent limitées. Dans
ce contexte pas forcément très favorable, la maturité du
groupe sur scène, la qualité des compositions et l’originalité
des ambiances ont malgré tout et peu à peu envoûté
la majorité du public, mon ami Crossrockeur Steventy pourra en attester.
Et autant dire que sans cette première partie, ce groupe serait pour
nous resté dans l’ombre, ce n’est pas le genre à passer
sur les médias nationaux ! Le mieux, avant de rentrer dans l’album,
est de présenter le line-up, cela permet d’identifier la richesse
des sonorités, car on sort ici du schéma classique rythmique basse
batterie, claviers guitare. Dominique Léonetti joue de la guitare, en
plus du chant, plutôt axé dans les aigus ; Claude Léonetti,
joue du Léode, ne sortez pas votre Larousse, il s’agit d’un
instrument qu’il a conçu lui-même suite à la paralysie
de son bras gauche, après un accident de moto, une sorte de guitare et
synthétiseur à la fois, équipée d’une pédale
d’effet. Sylvain Bayol, joue soit du Chapman Stick, une guitare basse
avec une douzaine de cordes, soit du Warr Guitar, à mi-chemin entre le
Chapman stick et la guitare, toujours avec une douzaine de corde. Gédéric
Byar joue lui sur des guitares beaucoup plus conventionnelles, Fred Juan assure
les percussions et joue du Marimba, il est aidé par Yohan Siméon,
percussionniste également. Le fruit de ce mélange apparemment
hétéroclite conduit à des sonorités nouvelles, mais
l’ensemble s’avère très mélodique, et fédéré
par les textes poétiques de Dominique Léonetti. Les ambiances
sont tour à tour atmosphériques, inquiétantes, avec des
montées en puissance dont l’intensité n’est pas bien
éloignée de celle cultivée dans le métal symphonique.
S’il fallait rechercher une filiation, c’est du côté
du groupe de rock français ANGE, issu des années soixante dix,
qu'il faut chercher, et la reprise de Captain Coeur de Miel,
composition des frères Décamps dans l'album Guet-Apens
(1979), confirme cette continuité. Autre clin d’œil à
la francophonie avec La Valse à Cent Ans, un peu moins
réussi, et seul point un peu faible de l’opus, pour le reste, toutes
les mélodies se révèlent envoûtantes, jusqu’au
magnifique final, Cassiopée. Le cd est par ailleurs
accompagné d’un dvd incluant six titres joués live, de superbe
qualité, tant au niveau son, que par la maîtrise du groupe, mais
aussi par la beauté des images, bénéficiant d’un
montage professionnel. Ce groupe novateur signe donc un album hors norme, qui
sort des sentiers battus, cette galette, si vous en voulez, vous emportera dans
un univers mélodique à la fois envoûtant et captivant, que
vous n’entendrez nulle part ailleurs !
Highlights : En Avant Doute, Cassiopée, Laisse
Courir, Le Repas de l'Ogre
Tracklist :
CD
01. En Avant Doute
02. Laisse Courir
03. Le Repas de l'Ogre
04. Captain Coeur de Miel (Part II)
05. La Valse à Cent Ans
06. Film d'Aurore
07. Ouest Terne
08. L'Arbre
09. Cassiopée
DVD
Live - théâtre de l'Odéon (Nîmes)
01. L'Impasse
02. L'Arbre
03. Le Repas De l'Ogre
04. Laisse Courir
05. Mal De Chien
06. Chansons Nettes
Bonus :
- Petite histoire de la Léode + "un printemps"
- Video clip "Le Repas De l'Ogre"
- "Amnésie" live (Bergerac)
- Derrière La Scène
- Photo Gallery
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