Cela fait 10 ans que le groupe américain KAMELOT sort
des albums avec la régularité d’un métronome, et
peu à peu le combo a développé son propre style, au départ
basé sur une classique dominance des guitares, puis un glissement vers
l’approche symphonique, pour se hisser finalement dans les meilleurs du
genre. Le succès leur a donné un accès au meilleur niveau
de production, déjà élevé sur leur dernier album
en date, Epica, en 2003, qui avait été sans nul doute
une entreprise conceptuelle ambitieuse puisée dans l’œuvre
et l’époque de Goethe. Avec leur septième album, Black
Halo, ils continuent sur ce même thème, en y mêlant
leurs propres expériences, ce qui aboutit à un album reflétant
un univers propre au groupe, à base de power metal, heavy et symphonique
avec quelques touches de progressif. L’album est cependant moins complexe
qu’Epica, avec plus de mid tempos que sur les productions précédentes,
les passages orchestraux, les chœurs, les mélodies varient à
souhait les ambiances, le tout dans une fraîcheur renouvelée, peut
être accentuée par leur changement de label : Steamhammer / SPV
après toute une carrière chez Noise / Sanctuary. La production
a été confiée une fois de plus à Sascha Paeth et
Miro, et plusieurs invités sont de la partie : Shagrath de DIMMU BORGIR,
Jens Johansson de STRATOVARIUS et Simone Simons d'EPICA. La force de cet album,
c’est qu’il est accessible dès les premières écoutes,
dans une apparente simplicité, qui cache en fait un travail complexe,
qui se dévoile progressivement au gré des écoutes. L’album
s’ouvre sur March of Mephisto, un morceau atmosphérique
mid-tempo. En intro, les bottes martèlent le sol, la rythmique accompagne,
puis le chant très black de Shagrath, inhabituel dans le son du groupe,
mais qui illustre parfaitement Mephisto, contraste très efficacement
avec la voix magnifique de Roy Kahn. Jens Johanssen s’illustre avec un
solo sur les claviers. Le rythme s’accélère avec When
The Lights Are Down, le chant épique de Roy Khan s’appuie
sur les lignes belles et élaborées de guitare et de clavier, le
refrain est ici accrocheur. The Haunting (Somewhere in Time)
prend une teinte plus dramatique, sur des changements de rythmes, de beaux vocaux
avec le renfort et le charme de Simone, et un refrain toujours accrocheur. Magnifique
encore. Soul Society accélère a nouveau le tempo
sur une ambiance plus noire et un souffle épique et mélodique
à la fois, excellent à nouveau. Un court interlude principalement
vocal assure la transition (notons que le nombre d’interludes, utilisés
dans les albums conceptuels, est en diminution par rapport à Epica).
Au début, le chant y est surtout accompagné du piano avec quelques
arrangements de strings. La mélancolie envahit Abandonned,
avec au début le chant accompagné de piano sur un tempo très
calme qui s’emballe un peu sur la fin. Moonlight remet
la pression sur fond de mélodie, changements de rythmes et riffs ravageurs,
parfois symphonique grâce aux claviers. Après une autre interlude,
la pression devient extrême avec The Black Halo, la rythmique
très speed est survolée par une guitare aux accords heavy puis
au solo tranchant, le chant restant mélodique. Nothing Ever Dies
continue dans cette veine, à la fois métallique et symphonique.
Le souffle épique atteint un nouveau sommet pendant neuf minutes avec
Memento Mori, après une intro sur fond de piano très
soft, le rythme s’intensifie puis varie à nouveau, alternant entre
heavy metal et envolées lyriques. Excellent, un nouveau standard du metal
prog. Après le dernier interlude, on pourrait penser que Serenade
vient calmement clôturer l’album. Pas du tout, ce morceau reprend
tous les ingrédients précédents, rythme rapide et souffle
épique pour terminer sur un feu d’artifice de guitare et claviers.
Au final une œuvre de très grande qualité, un des meilleurs
albums 2005 du genre, qui devrait satisfaire à la fois les fans de DREAM
THEATER, THRESHOLD, SYMPHONY X, EVERGREY, RHAPSODY, PAIN OF SALVATION, etc..
mais aussi de STRATOVARIUS, SONATA ARCTICA ou ADAGIO…
Highlights : March of Mephisto, When The Lights Are
Down, Soul Society, Moonlight, Memento Mori…
Tracklist :
01. March Of Mephisto
02. When The Lights Are Down
03. The Haunting (Somewhere In Time)0
04. Soul Society
05. Interlude I: Dei Gratia
06. Abandoned
07. This Pain
08. Moonlight
09. Interlude II: Un Assassinio Molto Silenzioso
10. The Black Halo
11. Nothing Ever Dies
12. Memento Mori
13. Interlude III: Midnight - Twelve Tolls For A New Day
14. Serenade
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