Il existe dans le paysage musical des albums qui font office d’ovni, par leur qualité et par le fait qu’il est délicat de les classer dans telle ou telle catégorie. Ce How Long en fait partie. Il apparaît sur certains sites Westcoast comme étant un album de ce genre mais on se rend compte rapidement que cette seule dénomination ne lui sied pas. En effet, on retrouve aussi de l’AOR, du Rock FM, des teintes de blues, bref un mix surprenant. Avant de revenir sur ce joyau, il faut présenter les deux compères à l’origine de ce projet. Michael Thompson tout d’abord, que je considère comme un des meilleurs guitaristes de la planète mais qui à la différence de Steve Lukather n’a pas pu ou voulu faire partie d’un groupe qui lui aurait conféré une plus grande notoriété. Par contre en tant que musicien de sessions, il n’a plus rien à prouver : c’est bien simple, comme son compère Michael Landau, il est sur presque tous les albums. Moon Calhoun, le chanteur, a travaillé avec Jeff Paris mais n’a pas la carte de visite de son ami guitariste. Nous sommes en 1989 quand sort cet album et c’est vrai qu’à part les initiés, les autres ont du passer à coté facilement. Il faut dire que sur la pochette il n’y a rien de mentionné, juste un logo sur fond bleu et point barre, pas très vendeur tout ça… Par contre le contenu lui il est vendeur, c’est le moins que l’on puisse dire. Je pense que c’est un des albums les plus fins et les plus aboutis qu’il m’ait été donné d’entendre. Tout est parfait, le son bien sur, la qualité des compos mais aussi la place des instruments qu’on entend tous clairement. Pour étayer ce que je dis écoutez How Long, la superbe ballade qui clôt le cd. Le son du piano est magique. Pour le reste, les amateurs de BOULEVARD seront comblés avec un morceau comme Secret Information. Ceux qui aiment le coté bluesy des morceaux, il faut écouter en priorité Give Love A Chance et son solo phénoménal de plus de 4 minutes. Ceux qui veulent se retrouver sur des compos qui auraient pu figurer sur un album de GIANT se délecteront de Wasteland, co écrit par MARK SPIRO. Ceux qui apprécient JEFF PARIS, retrouveront avec bonheur le magique Never Stop Falling qui est aussi sur Lucky This Time du grand Jeff. Personnellement mon titre préféré. La voix de Calhoun rappelle par moment Eric Martin. Ceux qui aiment l’AOR hyper léché se réjouiront d’un titre comme Gloria et ainsi de suite… Il n’y a pas grand-chose à rajouter après un tel monument si ce n’est la fermer et écouter, ce que je fais à l’heure ou j’écris ces quelques lignes.