Si l’on fait le constat que le batteur Tommy Lee était
absent du dernier album New Tattoo en l’an 2000, que le chanteur
Vince Neil avait remplacé sur le tard John Corabi pour l’enregistrement
de Generation Swine en 1997, et que Neil était absent de l'album
Mötley Crüe en 1994, à certains égards ce neuvième
effort peut être estampillé MÖTLEY CRÜE autant que le
Dr. Feelgood de 1989, dans le sens où il retrouve le line-up
original de cette époque. Les rockstars des années 1980 sont donc
de retour, après avoir vendu 72 millions d’albums, le dernier en
date, New Tattoo, n’ayant pas été un grand succès
commercial. Mais après leur Reunion Tour de 2005 avec le line-up original,
les fans espéraient bien voir se concrétiser ce retour avec un
album, voila qui est chose faite. Saints Of Los Angeles s’articule
autour de l'autobiographie du groupe : The Dirt, un album semi-concept en quelque
sorte, le thème principal étant le style de vie rempli d'excès
en tous genres d’un rocker dans la ville de Los Angeles, un sujet bien
maîtrisé par chacun des membres du groupe ! Au niveau musical,
c’est un retour aux sources, après les tentatives de modernisation
des années 90. L’écriture s’inscrit donc dans la tradition
des années 80, sans apparaître datée pour autant, la production
moderne, avec des basses bien en évidence remettant le concept au goût
du jour. Cette production constitue d’ailleurs une pierre d’achoppement
entre les fans, surtout pour ceux bloqués dans les années 80,
qui attendent une production à l’identique des années 80.
Je n’ai pour ma part aucune attente particulière de ce groupe,
considérant qu’entre les différentes générations
du hard rock issu des US, les VAN HALEN et AEROSMITH des années 70, et
les DREAM THEATER ou KAMELOT d’aujourd’hui, les Mötley jouent
un rock n’ roll beaucoup plus rustique, dans la tradition des Stones,
en jouant d’ailleurs beaucoup sur toute l’imagerie qui va avec,
et des morceaux simples mais taillés pour la scène. La question
était donc de savoir si le combo avait toujours l’art de composer
ces titres aux refrains fédérateurs, qui vous accrochent d’emblée,
et que vous pourrez chanter en concert. Et bien la réponse est majoritairement
oui, mais pas complètement, si aucun ratage n'est à signaler,
quelques titres restent en deçà, faute de trop de répétitions,
la palme revenant à Mutherfucker Of The Year, au titre
pourtant très coloré ! Un peu ternes aussi à mon goût,
sans être mauvais, sont les What’s It Gonna Take, Welcome
To The Machine ou encore This Ain’t A Love Song.
Mais pour le reste, les américains se sont fendus de quelques futurs
standards, au rang desquels Down At The Whisky emporte ma préférence,
la nostalgie des nuits dans les bars semblant toujours les inspirer, le single
Saints Of Los Angeles bien sûr qui détient tous
les bons ingrédients, The Animal In Me et sa coloration
moderniste réussie. A noter aussi Goin’ Out Swingin’
et son superbe solo final, un peu comme une démonstration de la part
de Mick Mars, injustement sous estimé, et qui semble nous dire : oui
j’ai une maladie invalidante, mais pas assez pour m’empêcher
de jouer du rock n’ roll ; mais aussi le mid tempo Just Another
Psycho, et Face Down In The Dirt qui ouvre brillamment
l’opus après une intro anecdotique. Globalement un bon retour donc,
avec quelques standards qui feront mouche sur scène, que demander de
plus finalement !
Tracklist :
01. L.A.M.F.
02. Face Down In The Dirt
03. What’s It Gonna Take
04. Down At The Whisky
05. Saints Of Los Angeles
06. Mutherfucker Of The Year
07. The Animal In Me
08. Welcome To The Machine
09. Just Another Psycho
10. Chicks = Trouble
11. This Ain’t A Love Song
12. White Trash Circus
13. Goin’ Out Swingin’
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