Le mois de juin chez Frontiers s’annonçait sous les meilleurs auspices. En effet, la réédition de MTB, le Frederiksen/Denander et le fameux TRW. Un bref rappel pour ceux qui hibernaient, TRW est composé de Michael Thompson à la guitare, de John Robinson à la batterie et de Mark Williamson au chant. Je ne reviens pas sur la carte de visite de ces trois lascars surtout celle de Thompson qui est un des guitaristes de cessions les plus prisés. Les deux autres étant auteurs d’un chef d’œuvre sans suite : BRIDGE 2 FAR. Tout d’abord ce Rivers Of Paradise bénéficie d’une belle pochette, ce qui n’est pas souvent le cas pour les produits Frontiers. J’avoue que les extraits entendus avant la sortie officielle m’avaient plus ou moins plu. En effet, avec un line up pareil on attend du lourd, voir du très lourd. De plus avec le Bridge 2 Far et le MTB, les 3 zicos avaient frappé très fort et je restais sur cette impression. Autant vous le dire de suite, cet album n’est pas à la hauteur des deux monuments précités. Ceux qui recherchent de la Westcoast classieuse ou de l’AOR étincelant en seront pour leurs frais. En effet, l’opus se rapproche plus de BAD COMPANY première mouture que de TOTO ou SURVIVOR. Le coté blues est très développé. Il est de plus très axé sur un blues années 70. Attention, c’est loin d’être désagréable comme le prouve le titre Indiscretion et ses guitares bien rentre-dedans. Par contre, ça saoule sur la ballade de fin Alimony Blues. On retrouve de temps en temps la splendeur d’autrefois sur les très bons Rivers Of Paradise ou bien Hold On. Ces deux titres auraient pu figurer sur How Long de MTB. Le meilleur titre à mon goût étant Only A Letter qui sent bon l’AOR racé que nos gaillards se doivent d’exécuter. Par contre, à coté de ça il y a des titres passe partout comme Gonna Be Some Changes et son couplet d’outre tombe. Le très seventies Hard Time Love, qui sans être mauvais est un tantinet basique et sans vraiment de mélodie inspirée. Idem pour One Good Woman et son riff éculé. Et je passe sur l’insupportable Set My Spirit Free et son final version « je suis à Katmandu et vous êtes tous mes frères ». Robinson a déclaré : « une chose dont nous sommes fiers, c'est que toutes les chansons possèdent des mélodies que chacun peut se rappeler ». J’aime bien Robinson, mais là, il abuse un peu, même après plusieurs écoutes, il est délicat de chanter un seul titre de ce TRW sous la douche. Il ne faut pas se voiler la face, pour moi, ce cd - sans être mauvais - fera quand même partie de mes déceptions de l’année.