Kai Hansen, l’un des fondateurs du speed mélodique
avec HELLOWEEN et ses trois premiers albums, nous revient dans un état
d’esprit très positif, après le précédent
et sombre Majestic, un huitième opus conçu dans un contexte
plutôt difficile pour lui. Mais il semble bien que ces ondes positives
trouvent certaines difficultés à toucher une bonne partie des
fans du genre, d’après les débats animés sur les
sites et autres forums consacrés à cette nouvelle mouture. Le
choix du titre, en référence à l’excellent album,
devenu classique du groupe en 1995, Land Of The Free, dans sa version
II, s’inscrit dans une démarche apparemment très tendance,
puisqu’elle fait suite à celle de Helloween avec Keeper Of
The Seven Keys parts II ou de Queensrÿche avec Operation : Mindcrime
II. Mais cette référence est loin de faire l’unanimité,
de nombreux clins d’oeils à d'autres groupes étant interprétés
comme autant de plagiats qui signeraient un manque d’inspiration flagrant
de Kai. La présence, nombreuse, de ces clins d’œil, n’est
pas contestable, dès Into The Storm, le riff vous fera
penser à JUDAS PRIEST, et sur le titre épique Insurrection,
Kai prend quelques intonations à la Rob Hallford, Empress
évoque le Princess Of The Dawn d’ACCEPT, et certains crieront à
l’opportunisme dans Opportunity en raison de sa proximité
avec IRON MAIDEN, quant à To Mother Earth, c’est
carrément du côté Helloween qu’il lorgne. Ceci étant
dit, cela reste au niveau de clins d’oeils, certes par moment prononcés,
et non du plagiat comme voudraient bien le signifier certains, auquel cas les
groupes clonés ne se priveraient pas d’en passer par voie de justice.
La question essentielle qui se posera légitimement est la suivante :
est-ce vraiment gênant ? Et bien cela pourra gêner les fans très
pointilleux, en quête incessante d’originalité, et pleins
de principes, pour les autres, amateurs de power métal privilégiant
l’aspect mélodique avant tout, c’est du tout bon. Ces clins
d’œil ne sont à mes yeux pas plus gênants que Cheap
Trick quand il revendique au travers de ses titres son influence Beatles, même
plusieurs décades après, ou bien encore Robby Valentine par rapport
à Queen, l’histoire du rock est en constante évolution,
et chaque nouvelle génération a toujours rendu de tels hommages,
plus ou moins directs, à la précédente. Donc si vous privilégiez
les refrains fédérateurs qui feront mouche sur scène, les
envolées lyriques au travers de brillants soli, les chœurs pleins
d’emphase, cet album est pour vous, pas de remplissage, que des hits sur
une production béton de Tommy Newton, et une belle pochette signée
par le français Hervé Monjeaud. Et si l’originalité
ne fait pas partie du programme, la qualité et le savoir faire sont le
maître mot, pour un des meilleurs albums de l’année en la
matière, ni plus, ni moins.
Highlights : tous
Tracklist :
01. Into The Storm
02. From The Ashes
03. Rising Again
04. To Mother Earth
05. Rain
06. Leaving Hell
07. Empress
08. When The World
09. Opportunity
10. Real World
11. Hear Me Calling
12. Insurrection
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