Voila plus de deux décades maintenant que IAN PARRY conduit sa carrière entre participations dans le cadre des groupes ELEGY et CONSORTIUM PROJECT, et albums solos, celui-ci étant le quatrième, le précédent remontant à… 10 ans ! Le dernier fait marquant remonte à 2003 avec la sortie de Terra Incognita (The Undiscovered World) avec Consortium Project III. Ian a travaillé deux années sur cet album solo, en prenant en compte le désir d’un certain nombre de fans de revenir à un côté plus rock et plus proche de ses débuts. Il a ainsi déclaré sur son site : « Cette fois j'ai voulu essayer quelque chose de plus moderne et commercial, mais en ayant toujours la puissance et l’énergie issues de mes années de rock progressif et de metal symphonique. J'ai également particulièrement soigné la teneur lyrique des chansons. J'espère que ma passion touchera le coeur de beaucoup ». Au delà de la louable déclaration d’intention, le résultat est il à la hauteur de cette déclaration ? Eh bien sans aucun doute oui, le résultat est bien un mélange réussi teinté de rock gothique, de metal et de rock mélodique, la touche progressive étant très light. Pour réussir cette alchimie, Ian a fait appel à quelques invités de marque en plus des musiciens habituels sur ses albums solos : Ivar de Graaf (ancien batteur de WITHIN TEMPTATION), Casey Grillo (batteur de KAMELOT), Stephan Lill (guitariste du groupe de prog-metal VANDEN PLAS). Le premier morceau Innocent Minds donne le ton à base de metal mélodique et gothique à la fois, avec une belle intro au piano classique accompagné d’une belle voix féminine lyrique brutalement interrompue par des riffs tranchants et rageurs, le morceau développe ensuite à merveille ces deux ambiances classiques et riffs metal, avec des vocaux très soignés complétés par les voix féminines de Judith Rijnveld (Consortium III) et de la top model Rosita Abbink, le tout sur un refrain des plus accrocheurs. Les deux morceaux suivants continuent dans la même veine. Le refrain est tout aussi accrocheur, avec sur Anything So Easily les riffs heavy du petit nouveau Alfred van der Zwam, et la rythmique menée par la batterie de Ivar de Graaf, puis sur Fool's Don't Cry, les riffs power metal délivrés par le guitariste/claviers Joshua Dutrieux (Elegy/Consortium Project). The Angels prend un virage pop après une intro atmosphérique avec une belle mélodie et des vocaux très soignés, l’émotion est ensuite très présente sur la ballade Another Day, écrite et exécutée à la guitare par le guitariste Stephan Lill de Vanden Plas. Fallin’ change encore d’atmosphère grâce à un cocktail de grunge old school avec des guitares metal, et avec toujours la même constante : mélodie mémorisable assez vite et vocaux soignés. Ambiance progressive avec Smiley People, plus proche du répertoire habituel de Ian, avec des passages symphoniques, suivis d'une ligne vocale très mélodique avec des chœurs. Ballade innovante avec Slip Away avec en intro une boucle répétitive de batterie et des sons modernes de clavier, la mélodie interprétée par Ian se veut mélancolique. Atmosphère totalement inattendue avec Lovin' A Stranger et sa mélodie Arabe au début, combinant ensuite des riffs de guitare metal, des lignes vocales féminines entraînantes, les paroles exprimant le thème principal de l'album, l’histoire de deux amoureux faisant face à leur propre dilemme à cause de leur milieux culturels différents. Rien de tel qu’un accompagnement tout simple au piano pour mettre en lumière les capacités vocales exceptionnelles de Ian, c’est l’objet de No Man's Land, avant le final, Visions, qui, après la belle intro vocale de Judith, sur un tempo presque rapide et un riff hypnotique agrémenté de temps en temps par l’intervention charmante d'un chœur d’un certain nombre d'enfants, clôture l’album d’une très belle façon. Ian Parry a donc réussi son pari, à savoir toucher à plusieurs genres pour nous livrer un album varié et accessible, empreint d’une certaine originalité et de fraîcheur, sa très bonne prestation vocale et des lignes mélodiques de qualité scellant l’unité de cet album.