Jusqu’à présent, THEORY OF A DEADMAN me faisait le même effet qu’une majorité des groupes Hard aux accents Grunge, de CHRIS CORNELL et son AUDIOSLAVE, à COLLECTIVE SOUL en passant par SEETHER et même THREE DAYS GRACE et bien d’autres… à savoir un sentiment partagé, les albums où se côtoient des perles mélodiques, et des titres dispensables, souvent épurés, squelettiques, des plages ponctuellement géniales et d’autres brutes, vidées d’arrangements, parfois outrageusement mélancoliques, bref des albums inégaux qui ne m’interpellent qu’épisodiquement ! C’est donc par curiosité, sans entrain et sans dévotion particulière que j’ai acquis Scars And Souvenirs. J’avoue avoir d’emblée reculé devant la galette conséquente de 13 titres, je risquais l’indigestion de « post grunge » ! Finalement sur le tard, avec l’état d’esprit dubitatif qui convient, j’embrayais quelques écoutes attentives. Etat de grâce, révélation, intersession directe d’un doigt vengeur ?? Alors là, mes amis quelle claque monumentale! Comme quoi, préjuger est ridicule, croire que tout est immuable, tout aussi stupide ! L’évolution existe, les exceptions fleurissent, et quelques surdoués, sortent du lot. Les canadiens de Theory Of A Deadman osent entrechoquer à leur Hard Rock nerveux, mais sans virulence, des mélodies Power Pop, menées de voix de maître par l’excellent vocaliste, Tyler Connoly. Quelques arrangements bien sentis de cordes, de piano, de guitares acoustiques et de chœurs, ponctuent parfaitement des riffs enivrants, ajoutant une touche qui ne sera pas sans rappeler le Rock chrétien de SEVENTH DAY SLUMBER ou quelques fois THIRD DAY. L’album se décompose en deux parties, du single So Happy, énergique et vitaminé aux deux ballades, coup sur coup, All Or Nothing aux magnifiques arrangements de piano, puis l’extraordinaire Heaven (Little By Little) gorgé d’émotion et de sensibilité, cette première partie est plus nettement Hard Rock, By The Way plutôt inspiré Grunge, puis de superbes envolées guitaristiques et des effets vocaux sur Got It Made et Crutch, un somptueux mid tempo hard avec Not Meant To Be. Une seconde partie, parsemé d’électro-acoustique, comme pour le mid tempo Hate My Life ou la ballade Wait For Me ou bien nostalgiquement Rock’n’Roll et exaltants : Bad Girl Friend, Little Smirk, et la power ballade End Of Summer ; mais je serai bien incapable de départager l’une ou l’autre des 13 plages de l’album, tant la qualité est au rendez-vous, tout y est juste, coulant de source, peaufiné et magique. Un véritable instant de bonheur cet album !