Comme pouvait le laisser entrevoir les gémissements de la vedette du porno Ginger Lynn en guise d'entrée en matière de ce Screw It (littéralement : "baise-le"), la bande à Ted Poley semblait s'être légèrement encanaillé depuis son excellent premier opus sorti deux ans plus tôt. Le fait est que le côté FM d'une partie de ce premier album était un peu mis en retrait sur Screw It qui avouait un penchant plus prononcé pour le hard US. Le style de DANGER DANGER n'en restait pas moins empreint de la classe incarnée notamment par la voix de Poley, mais également bien sûr par la qualité des compos de Bruno Ravel et Steve West. Le côté BON JOVI de certains titres du premier cd s'estompait assez nettement avec l'arrivée du producteur hollandais Erwin Musper (qui, pour l'anecdote, avait travaillé sur le premier album solo de PAUL LAINE, futur remplaçant de Poley) en remplacement de Lance Quinn. Le son mettait un peu plus l'accent sur la puissance, mais ne nous trompons pas, D2 restait un groupe d'une redoutable finesse, doté d'individualités fortes. Le guitariste Andy Timmons - absent de l'essentiel du premier album - prenait plus d'importance, ajoutant notamment sa signature à deux titres, et pas n'importe lesquels puisque parmi ceux-ci figurait le fabuleux Beat The Bullet, à mon avis l'un des plus grands morceaux du groupe, et de manière générale, un des titres les plus poignants du rock mélodique, avec notamment l'apport d'une guitare hispanisante, et une ascension toute en douceur vers un refrain somptueux ! Incontestablement LA perle de cet album ! Mais les réjouissances ne s'arrêtaient pas là, malgré le côté plus graveleux des paroles et l'humeur légère que suggère la pochette et qu'on retrouvait sur des titres tels que les excellents Monkey Business et Slipped Her The Big One (superbe mid tempo entre hard FM et hard US, avec les 3/4 du groupe EXTREME pour assurer les choeurs) ou encore la parodie de rap Yeah You Want It, Screw It tenait globalement la comparaison avec le magnifique premier album avec des compos recherchées comme le délicieusement enflammé Don't Blame It On Love, ou encore la jolie ballade I Still Think About You ou son pendant acoustique très rafraichissant Coming Home. Autrement dit, Danger Danger donnait une puissante réplique à son coup d'essai. Un des albums de hard FM/US majeurs du début des années 90, qui précédait hélas beaucoup de remue-ménage dans la vie du groupe à la suite du départ de Poley après l'enregistrement du troisième opus resté longtemps fantôme (l'excellent Cockraoch)...
Tracklist: 01. Monkey Business 02. Slipped Her The Big One * 03. Beat The Bullet 04. I Still Think About You 05. Get Your Shit Together 06. Crazy Nites 07. Puppet Show (interlude) 08. Everybody Wants Some 09. Don't Blame It On Love 10. Comin' Home 11. Horny S.O.B. 12. Find Your Way Back Home 13. Yeah, You Want It! * 14. D.F.N.S. (outro) |