France 5 – Brésil 1 : serait-on revenu au bon
vieux temps durant lequel les bleus rivalisaient avec les champions du ballon
rond ? Pas vraiment, vous êtes bien sur Rockmeeting, le carrefour des rocks
mélodiques, et c’est bien de cela dont il s’agit, quant au
France - Brésil, patience nous allons y venir. Cela fait plus d’un
an que j’avais ouvert un topic dans le forum sur ce groupe qui nous vient
de Saint Remy de Provence, avec quelques titres en écoute sur leur Myspace,
déclenchant un enthousiasme immédiat. Une première sortie
d’album fut ensuite annoncée pour juin 2008, mais cela s’est
produit finalement en novembre, après maintes péripéties,
le heavy metal n’est pas un produit courant dans notre hexagone ! Le parcours
a été long et semé d’embûches, la formation
du groupe remonte en effet aux années 2000, lorsque le guitariste fondateur
et compositeur du groupe, Pat Clapier commence à jouer avec ses amis,
Stéphane Nicolas (batterie), Frédéric Geai-Schmitt (guitare,
et membre à part entière d’un autre groupe de St Remy dont
nous avons chroniqué
le premier album : FORGIN’ FATE), J-C Duvivier (chant) et Damien Macchi
(basse), à l’époque sous le nom de Full Cover Rage. Après
quelques années de rodage en concert avec des reprises, en 2004, le groupe
se met d’une part à écrire ses premières chansons,
et Pat Clapier rencontre par ailleurs David Shabtai, et entre ces deux là,
le courant passe assez vite. Un premier album, intitulé
Last Mission,
est mixé et terminé en 2005, mais en 2006, alors que l’album
est présenté et reçoit un accueil plutôt chaleureux,
les chanteur et bassiste quittent le navire, compromettant momentanément
l’avenir du groupe. Après quelques mois de flottement, David et
Pat sont présentés à Gus Monsanto, alors le chanteur brésilien
d’ADAGIO, il rejoint alors le groupe, d’où le France –
Brésil ! De janvier à juin 2007, le combo réenregistre
l’album, en rénovant le son, avec des nouveaux arrangements comprenant
Gus et le nouveau bassiste Jérôme Courenq. Ce
Flying Free
arrive donc enfin, pour l’instant en diffusion cd dans 9 pays d’Asie
avec le label Marquee Inc., et cette longue maturation explique une évidence
qui apparaît dès le premier titre,
Last Mission
: ce premier album frappe d’emblée très fort. La production,
tout d’abord, malgré des moyens forcément limités,
elle s’inscrit dans les standards internationaux, un zéro défaut
pas toujours d’actualité dans notre pays. Au niveau instrumental,
là aussi, tout est superbement en place, avec une rythmique Jérome
– Stephane dynamique, appuyée par Frédéric, des nappes
de clavier au bon niveau, et les soli de Pat flamboyants. Et que dire de la
nouvelle recrue, Gus Monsanto, son style colle magnifiquement bien au heavy
mélodique que l’on pourrait qualifier de FM, tant les refrains
accrocheurs sont légion, magnifiés par le chant de Gus, et des
chœurs très travaillés. Mais tout cela ne suffit pas en soi
pour atteindre l’exceptionnel, il faut maintenir un tel niveau par une
diversité dans les compositions pour éviter toute monotonie, et
là aussi, mission accomplie, la longue gestation de cet album y est sûrement
pour quelque chose. Après trois titres à valeur d’hymne,
Wind of Change, Flying Free, et le hit
Lightseekers,
bâtis sur le même modèle et un peu destinés à
en découdre, voire à enfoncer le clou, le combo diversifie son
jeu en jouant sur les tempos et les styles. Le tempo ralentit graduellement,
d’abord par un passage au mid, avec
American Day, qui
démontre au passage une excellente maîtrise dans les breaks et
les accélérations, sur plus de six minutes, puis une première
ballade,
Forgotten Dreams, qui sera suivie par une autre en
fin d’album,
Weary Angel, plus acoustique, et tout aussi
belle. A noter aussi dans cet effort concluant de diversification, le très
beau break au piano suivi par un brillant solo de guitare sur
Lust Knot,
la superbe intro à capella sur
Every Day I Die, la touche
claviers à la DEEP PURPLE sur le très métal
Metal
& Flesh, et les touches folk dans
On the Edge of the World.
Bref une réussite totale, qui m’amène une fois de plus au
proverbe : « Nul n’est prophète en son pays », en référence
à l’un de mes précédents coups de cœur nationaux,
MANIGANCE, dont les ventes du dernier album avaient été meilleures
au Japon qu’en France, et bien si l’on faisait mentir ce proverbe
pour ce
Flying Free ! Parlons en, soutenons les, ils le méritent,
ce hard rock heavy possède tous les atouts pour convaincre tous les amateurs
de rock mélodique au sens large, pas de doute, nous avons affaire ici
à l’album français de l’année dans ce style
!