Pour la faire courte, ce Stone Of Sisyphus est en fait le Chicago
22 et non pas 32 comme indiqué sur la tranche du cd. En effet, l’album
date de 1993. Peter Wolf, le producteur, avait décidé à
l’époque avec l’ensemble du groupe de revenir à
un style de musique moins commercial en redonnant une plus grande place aux
cuivres. L’enregistrement se passa extrêmement bien car chacun
des musiciens avait retrouvé une seconde jeunesse. Ils en avaient un
peu marre d’être catalogué comme groupe à ballades
commerciales. Le seul hic c’est que les bandes durant l’enregistrement
n’ont pas été écoutées par le boss de la
Warner, jusqu’alors leur label. Quand la galette fut fin prête,
Wolf et les membres du groupe firent écouter l’album aux gens
de la Warner, qui décrétèrent que c’était
le plus mauvais album du groupe. Ni plus ni moins. Donc, ils décidèrent
de ne pas le sortir car ils ne voulaient pas le promouvoir. Du coup, l’album
n’a jamais vu le jour jusqu'à cette année où Rhino
- leur nouveau label - décide de le sortir enfin. Les fans, connaissent
déjà le cd car il circulait depuis longtemps plus ou moins sous
le manteau. De plus, sur le coffret sorti il y a quelques années, plusieurs
morceaux apparaissaient. Avant de détailler l’opus titre par
titre, il est quand même à noter que les mecs de la Warner ont
quand même de la bouse dans les oreilles car meme si les cuivres sont
bien présents, Stone Of Sisyphus est loin d’être
le plus mauvais album du groupe et il reste quand même des tubes à
caractère commercial.
On attaque très fort avec Stone Of Sisyphus, un brulot
où sur le couplet Lamm se déchaine et ensuite vient la grâce
de Scheff sur le refrain. Le tout rehaussé par des cuivres omniprésents.
Vraiment une grosse entame. Bigger Than Elvis ne fait pas
retomber la mayonnaise même si on peut penser que c’est le type
de ballade qui aurait mieux été en fin de cd. En effet, ce slow
minimaliste, piano voix plus une touche de cuivres pourrait très bien
clore un concert. Il n’en demeure pas moins que cette ballade est magique.
All The Years touche aussi dans le mille, avec son groove
insensé. Là encore, Robert Lamm se lâche comme jamais.
Le refrain étant tout bonnement un hymne. Pour débuter difficile
de faire mieux, 3 titres, 3 bombes. La suite, hélas, ne tiendra pas
la cadence. Mah Jong est au niveau musical parfait. Par contre,
le refrain répétitif fait que cette compo qui démarre
bien, part ensuite en eau de boudin sur le refrain. Mais le pire arrive avec
Sleeping In The Middle Of The Bed. Chicago s’essaye
au rap et là c’est loupé. Malgré la fulgurance
des vocaux de Lamm sur le pont, le reste est inaudible. On repart sur une
ballade magique, typique Chicago avec Let’s Take A Lifetime.
Jason Scheff comme souvent illumine de toute sa classe ce hit. The
Pull est encore un must. A mes yeux le meilleur titre du cd. Scheff
aux manettes pour un hit FM de toute beauté. Here With Me
est dans la lignée de The Pull. Il propose un mid tempo de toute beauté
où les voix de Lamm, Champlin et Scheff se marient à ravir.
Avec Plaid on retrouve Bill Champlin, assez peu présent
pour l’instant. Une compo jazzy qui sied à ravir à Mister
Bill. On continue avec une ballade qui tue, encore une. Champlin, encore lui,
transcende le titre, Cry For The Lost. On termine avec The
Show Must Go On qui n’est pas une reprise de Queen mais plutôt
un morceau joyeux où les zicos donnent l’impression de se faire
un plaisir immense. Plaisir partagé par l’auditeur. En bonus,
nous avons droit à Love Is Forever, une belle ballade
qui souffre d’un piètre son, c’est dommage. Le reste, ce
sont des démos de Mah Jong, Let’s Take A Lifetime et un remix
de Stone Of Sisyphus, peu d’intérêt à tout cela.
Sans deux fautes de gouts, dont une très grosse, ce Stone Of Sisyphus
aurait mérité la note maximale. En effet, je connais peu de
groupes capables de pondre des brulots tels que ceux qui jalonnent cette galette.