On avait bien failli sortir les mouchoirs lors de la sortie du best of de STREET TALK, Destination (2004), car le claviériste/leader/fondateur Fredrik Bergh laissait entendre que cet album pourrait bien être le dernier. « Snif ! Mais pourquoi ?! ». Aller, ne cherchons pas à nous poser de questions inutiles, oublions cette annonce et rangeons les Kleenex car c’est reparti, et bien reparti ! Il ne faut pas vingt secondes au fan de Street Talk qui se respecte pour se retrouver agrippé aux rideaux dès le premier titre Responsible dans lequel on reconnaît une de leurs recettes imparables : tempos soutenus, guitares et claviers en osmose tout en exécutant des parties différentes et complémentaires, et bien sur le chant chaleureux, tout en finesse et harmonie de Göran Edman. Ca (fait) mouche ! Family Business et son intro digne de JOURNEY (Separate Ways) ou Sniper sont aussi d’excellents titres de Hard FM/AOR faisant partie des plus énergiques de l’album. En même temps, des Don’t Believe ou Just A Little Appetizer avec leurs claviers appuyés à la FOREIGNER, ou If I Could et son superbe refrain ne sont pas en reste pour nous prouver que Street Talk semblent avoir la pêche plus que jamais. On retrouve aussi, bien sur, une autre de leurs recettes typiques avec des titres plus AOR où la douceur est de rigueur sans pour autant en faire réellement des ballades (Something’s Gotta Give et son début presque Country Rock, Oh Maddy et ses textes très touchants, Brother Sun And Sister Moon rappelant beaucoup Why Is My Heart Feeling Lonely Tonight figurant sur l’excellent album Restoration). De toute manière en parlant de ballades, c’est encore une fois avec grande classe que Street Talk s’y attèlent et ce n’est pas At The End Of The Day qui prouvera le contraire, et encore moins le génial Groundhog Day qui se trouve très typé Westcoast à tel point qu’on en vient à penser à un groupe majeur de ce genre, un certain combo Américain portant le nom de cette très grande ville se situant sur la rive sud-ouest du Lac Michigan (je vous laisse chercher, c’est facile). Ce cinquième album est tout simplement un condensé de bonheur, d’émotion, de perfection et de talent, faisant de ce V une future référence en matière de Hard FM/AOR et hissant du coup Street Talk parmi les plus grands noms du genre, si toutefois ce n’était pas déjà le cas.