Taz Taylor est un guitariste Anglais de Birmingham, émigré
aux Etats-Unis, plus précisément à San Diego en Californie
depuis 1997, ceci doit probablement justifier le titre de cet opus. N’attendez
pas pour autant un son US, notre homme déclare en effet à qui
veut l’entendre qu’il a été nourri aux riffs de Ritchie
Blackmore dans RAINBOW, puis de Michael Schenker dans UFO et le MSG, et enfin
de GARY MOORE. Il a fait ses premières armes avec un album instrumental
appelé Caffeine Racer, avant qu'Escape Music ne le signe pour
Welcome To America. Pour cet opus, Taz a carrément réussi
à embaucher son chanteur favori d’entre tous, Graham Bonnet, qui
à l’origine, devait se limiter à quatre titres, et qui finalement
interprète tous les morceaux. L'album s'ouvre sur deux excellents morceaux
: Fighter's Fist et Radio Luxembourg, dans
lesquels cette association fait immédiatement des étincelles,
Graham Bonnet se place toujours parmi les grands vocalistes, il passe sans effort
des registres doux aux morceaux plus rock où sa voix se fait plus rauque.
Quant au jeu de Taz, les influences citées sont bien présentes,
son jeu étant peut être plus proche de celui de Gary Moore, il
est hyper mélodique, dans un registre hard rock mélodique des
seventies un peu old school, mais en même temps avec une tonalité
moderne, et dans ses morceaux au tempo soutenu, il ménage des passages
plus doux ou d’autres dans lesquels ses solos délivrent des lignes
superbes. La rythmique est un bon faire valoir, le son, excellent, contribue
à rajeunir le style, par contre, les claviers sont plus que discrets,
il est clair que la guitare est ici la reine. Parisienne Walkways
est une reprise d’un instrumental de Gary Moore, au cas ou l’on
ait pas encore compris la filiation, ce beau morceau est fort bien interprété,
mais n’apporte pas grand-chose de nouveau, on aurait préféré
un nouveau morceau de ce style, et c’est justement ce que nous offre Taz
un peu plus loin avec The Reprise. L’intérêt
remonte au plus haut avec tout d’abord Happy Hour, sûrement
le hit de l’album, avec un rythme rapide, un riff d’enfer, le chant
plein de mordant de Graham, le changement de rythme au cœur du morceau
prétexte à un solo générateur de frissons, bref
tous les bons ingrédients sont réunis dans ce brûlot. Puis
sur Haunted, sur un tempo moyen, Taz partage plus avantageusement
de belles lignes mélodiques avec le piano de Bob Miller, et Graham complète
le tout avec talent pour un autre moment à la fois fort et tout en douceur.
Le morceau éponyme Welcome to America est un peu gâché
quant à lui par un refrain qui dénote un peu dans cet océan
de mélodies, peut être à cause du chant poussé au
delà des possibilités de Graham, le solo quand à lui est
toujours d’excellente facture. Puis il y a l’enthousiasmant Silent
Fall, de plus de 6 minutes, qui joue avec les changements d’atmosphères,
et ou Bob Miller glisse à nouveaux de belle partitions entre les solos
enflammés de Taz. L’album se termine par une reprise honorable
de Goodbye Mr. C., d’OZZY OSBOURNE, qui n’apporte
pas grand-chose elle non plus, les qualités du groupe étant bien
mieux mises en lumière sur ses propres compositions, mais qui est le
prétexte à un dernier solo inspiré. Et c’est bien
ce que l’on retiendra, de nouvelles compositions qui donnent un sacré
coup de jeune au hard rock mélodique de l’école britannique,
initiée dans les années 70 par les Rainbow, UFO, Gary Moore…
Cette galette devrait logiquement toucher les fans de cette époque, mais
aussi les plus jeunes, désireux de découvrir un style, qui a connu
ses heures de gloire, qui perdure et se régénère au travers
d’artistes plus jeunes et passionnés comme Taz Taylor.
Highlights : Happy Hour, Radio Luxembourg, Haunted,
Silent Fall, Fighter's Fist
Tracklist :
01. Fighter's Fist
02. Radio Luxembourg
03. Parisienne Walkways
04. Happy Hour
05. Haunted
06. Welcome to America
07. Wall of Sound
08. Silent Fall
09. The Reprise
10. Goodbye Mr. C.
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