Les païens Norvégiens sont de retour avec ce quatrième opus pour résoudre l’équation de Dieu. Rassurez vous, il ne s’agit pas de résoudre ici un système de deux équations à deux inconnues en utilisant le discriminant, mais plutôt de science-fiction ! En 1928 une excavation archéologique à Giza, en Egypte a permis de découvrir un anneau en métal bardé de symboles étranges. Les militaires US se sont aussitôt donnés pour mission d’examiner cet objet antique, sans le moindre résultat. Soixante six ans après, un Egyptologue émet des théories un peu folles à propos des pyramides (qui auraient été employés comme zones de stockage pour des vaisseaux spatiaux). Cet anneau géant serait un portail vers l'espace, Stargate, qui permettrait aux terriens de voyager à travers ce passage vers une autre planète de cette galaxie. La curiosité l’emporte, et une équipe militaire se déplace par télépathie au travers de cette porte, ranimant une guerre antique entre les extra terrestres et les humains. Quel rapport avec le groupe me direz-vous ? Et bien il s’agit de leur thème favori, présent systématiquement sur toutes les pochettes de leurs quatre albums, et donc celle-ci ne faillit pas à la règle, le portail de Stargate apparaît en arrière plan d’une femme nue à six bras. Et côté musique, quoi de neuf par rapport au précédent Enigmatic : Calling, dont Kakou avait percé l’énigme dans sa chronique ? Et bien il s’inscrit dans la continuité, s’il en est encore pour citer DREAM THEATER, ou encore QUEENSRYCHE, le groupe a peu à peu forgé son identité, qui est maintenant bien réelle. La voix de Nils K. Rue y contribue sûrement, tout comme les lignes de guitare trapues de Jorn Viggo Lofstad, par ailleurs guitariste attitré de JORN LANDE. La section rythmique opère des changements de rythme incessants, exercice obligé du style, dont elle s’acquitte avec brio. Mais leur spécialité, au-delà des envolées instrumentales jamais démonstratives, c’est l’aspect accrocheur des refrains. On pourrait presque parler d’AOR progressif, pour preuve par exemple le refrain de Evolution Exceed qui ne vous lâchera pas. Mais il serait réducteur de résumer les qualités de l’opus à cela. Spirit Starcruiser saura vous emporter dans une croisière au delà de l’espace, et le riff final, particulièrement mélodique, vous fera atteindre la félicité. Mais le clou, la star de cette galette, c’est incontestablement la reprise de Hallo Spaceboy, de BOWIE, qui prend ici des couleurs flamboyantes, et qui, fait relativement rare, surpasse la version originale. Mentionnons aussi Osiris' Triumphant Return, dans lequel le souffle épique se développe sur près de neuf minutes, clôturant brillamment un album qui ne comporte aucune partie faible, et qui démontre que le groupe a atteint son rythme de croisière.

Highlights : Hallo Spaceboy, Evolution Exceed, Spirit Starcruiser, United Alliance, Osiris' Triumphant Return

Tracklist :
01. The Conception
02. God's Equation
03. United Alliance
04. Atomic Firelight
05. Hallo Spaceboy
06. Evolution Exceed
07. Alien Kamikaze
08. Painted Skies
09. Spirit Starcruiser
10. Farewell
11. Osiris' Triumphant Return