Déjà comparé à TOKIO HOTEL pour
le look extravagant de boys band androgynes, leur origine germanique et le même
âge (17 à 22 ans) je crains que CINEMA BIZARRE, avant même
qu’il n’ait eu le temps de « s’expliquer » musicalement,
ne soit relégué au rang des ados prépubères en quête
d’originalité juvénile. On sait, les allemands bien plus
friands d’éclectisme et d’hybrides musicaux, moins septiques
à l’égard des stratégies marketing outrancières,
moins frileux en ce qui concerne le look esthétiquement discutable, pour
le cas, directement inspiré de la vague Visual Kei, et Japanese Trash
Rock, aux connotations BD Mangas évidentes. Ce décorum extrémiste
et cette promo à grands coups de spots, ne manqueront pas de faire couler
l’encre, et d’être mal perçu par nos concitoyens qui
ne tarderont pas à exacerber quelques détails futiles au détriment
des nombreuses qualités. Cinema Bizarre balance ostensiblement entre
Pop/Rock glamour velouté mais vigoureux, rock gothic à la HIM
et DOWN BELOW, appuyé de touches New Wave 80’s par la présence
de claviers dominants qui n’hésitent pas à piocher dans
le registre des sonorités Techno et Groove. Les emprunts au niveau du
style musical aussi bien que des sons drainent une palette tout azimut où
se côtoient les influences majeures du Pop/Rock. Malgré cette diversité,
Final Attraction n’a rien, en soi, de révolutionnaire,
l’originalité résidant plutôt, dans la façon
de faire, le mélange d’ingrédients savamment définis,
pour une recette tubesque au bien bel aspect. Objet de la promo tambour battant,
le single Love Song (They Kill Me) fixe déjà
les règles, orienté Gothic, par l’adjonction de doubles
vocaux, l’un grave et caverneux, contrastant avec l’autre clair
et juvénile, et la suprématie des mélodies de claviers
de l’âge d’or de la New Wave, toutefois les guitares, bien
présentes assurent une charpente moderne et solide, agrémentée
de sympathiques soli et de riffs saturés, surprenante maturité
! On est déjà bien loin de la légèreté voire
du pseudo professionnalisme de Tokio Hotel. Dans l’esprit de TEARS FOR
FEARS, How Does It Feels est à mi chemin entre Pop actuelle
et rock aux consonances purement New Wave. Première ballade : Silent
Scream, piano et voix, quelques violons pour river le clou, refrain
imparable, ces jeunes sont définitivement très doués. Intro
de riffs futuristes, voix ténébreuse, Get Off,
c’est la face la plus Pop de HIM avec un côté Glam jovial.
Rythmique groove, séquences de claviers au son « club » Forever
or Never, il y a quelque chose assez proche des meilleures moments
de MICHAEL JACKSON. Deuxième single de l’album, Escape
To The Stars, mid tempo dans la mouvance du rock moderne pointilleux,
superbe mélodie, de suite mémorisable, rythmique épurée
et arrangements vocaux du plus bel effet. Seconde ballade, After The
Rain, arrangements minimalistes mais particulièrement bien choisis,
piano, bruitage en fond, mélodie sucrée, et montée en puissance
accompagnée de riffs et d’effets rythmiques, émotionnelle
et envoûtante, décidément très fort ! Proche de l’A.O.R.
She Waits For Me, mixe avec surprise BRYAN ADAMS et NIK KERSHAW,
résolument rock et pourtant tempéré par les claviers empreints
de New Wave glamour à la KAJA GOO GOO. Sensation Groove pour le mid tempo
I Don’t Believe, claviers à profusion à
la SIMPLE MINDS saupoudrés de sons « dancefloor ». Les similitudes
avec DEPECHE MODE sont flagrantes pour The Way We Are, seul
la voix claire et les riffs s’en éloignent, la voix grave et la
mélodie de clavier, plus qu’un plagiat sont de l’ordre du
clin d’œil amical. Intro de guitare 50’s à la VOLBEAT,
Dysfunctional Family est le titre le plus étonnant,
à l’atmosphère particulière, difficilement classifiable.
Formidable maîtrise des genres, Heavensend, alterne couplets
Pop aux arrangements vocaux sublimes, parfois « couverts » d’effets,
et refrains mélodiques impeccables et obsédants dans la pure tradition
du Rock Gothic. Troisième single, déjà sur les ondes et
en clip, Angel In Disguise, joue la carte de la séduction
immédiate, soft et harmonieusement élaboré. Alternance
des deux vocalistes sur les couplets de The Silent Place sur
fond de sonorités techno utilisées dans un contexte Pop/rock,
refrains mordants et audacieux. Les grimages à la Kiss, Alice Cooper
et autres Dimmu Borgir ont plutôt tendance à me faire sourire,
ce qui ne m’empêchera pas de laisser cet aspect « commercial
» de côté pour me contenter de l’essentiel, j’espère
que Cinema Bizarre ne sera pas rattrapé par son image plus que par la
qualité substantielle de ses compos.
Highlights : Love Song (They Kill Me), How Does It
Feels, Silent Scream, Forever And Never, After The Rain, I Don’t Believe,
Heavensend, Angel In Disguise.
Tracklist :
01. Love Song (They Kill Me)
02. How Does It Feels
03. Silent Scream
04. Get Off
05. Forever And Never
06. After The Rain
07. She Waits For Me
08. I Don’t Believe
09. The Way We Are
10. Dysfunctional Family
11. Heavensend
12. Angel In Disguise
13. The Silent Place
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