Lorsque le vocaliste Charlie Simpson décide de quitter BUSTED, son groupe de Emo-Pop, il n’a qu’une idée en tête, fonder un groupe plus agressif, dans l’esprit Hardcore, sombre et fortement métallisé ; quelques semaines et le label Island Records signe FIGHTSTAR (en clin d’œil au film Fight Club). On les compare alors à SILVERCHAIR ou THE USED. Plutôt vitriolé, l’album Grand Unification comporte déjà cette alternance paradoxale de douceur et de violence, le chant chaud et rocailleux et même parfois extrême de Charlie Simpson s’opposant à celui plus velouté de Al Westaway. En 2005, on les présente comme « the best british newcomer ». Le label fort du succès commercial de ce premier opus, veut imposer au groupe une orientation plus pop et moins impétueuse, Fightstar en parfait désaccord, n’est pas prêt à ce compromis et rompt le contrat et signe chez Gut Institute Records pour accoucher de One Day Son This Will All Be Yours déterminés à maintenir l’osmose entre mélodies viscérales et éthérées, territoires musicaux variés souvent atmosphériques et particuliers mais toujours énergiques, à l’instar de MUSE avec lesquels on les compare parfois ; parfaitement dans cet esprit Floods entrecoupé de piano néo classique et paré de riffs radicaux, ou le lancinant H.i.p. (Enough) et encore Amaze Us le mid tempo avec ses guitares typées hard 70’s. Mais revenons aux vrais hits de l’album, 99 où l’on retrouve l’essentiel des ambiances si particulières du groupe, passages atmosphériques, Pop acide et refrains secondés de riffs coup de poing, inspirées du Nu Metal, We Apologize For Nothing, le single abrasif et sombre, et deux vocalistes qui parachèvent la palpable tension, One Day Son This Will All Be Yours, quelques arpèges, et fusion d’ambiance obscure et pénétrante à souhait. You And I, la ballade surprenante par son extrême douceur et toujours les deux vocalistes en duel, ou Unfamiliar Ceilings, magique, mystérieuse et secondée par des chants féminins. A nouveau des effets de surprises, son gras, dominateur, pour une voix d’ut et d’or sur Our Last Common Ancestor. Dans le pur esprit Hardcore, Death Car, titre en fait assez soft mais parsemé d’interludes brutaux, de breaks de batterie tumultueux, il en est de même pour Tannhauser Gate où les screams gutturaux ponctuent les riffs Nu Metal et des couplets atmosphériques inattendus. I’m The Message, le Pop à la CURE à la fois dans les gimmicks de guitare et les vocaux, les refrains apportant l’énergie d’un puissant rock moderne. Fightstar s’est rendu maître dans l’art des retournements de situations et des atmosphères, imposant même une certaine suprématie dans la multiplicité des genres.