En l’espace de trois ans, les Grecs de WASTEFALL auront
vécu de nombreux changements de line up et en sont, pour ce troisième
album, à leur troisième batteur et troisième bassiste.
La loi du chiffre 3 selon Wastefall (il n’y aura eu qu’un seul violoniste
au sein du groupe, mais il est certain que ce genre d’instrumentiste est
plus difficile à remplacer). Quoiqu’il en soit, il en faudra plus
pour entamer l’opiniâtreté des deux membres fondateurs Domenik
Papaemmanouil et Alex Katsiyiannis, ce qui est tant mieux vu la qualité
de ce Self Exile. L’introduction est plutôt originale puisque
ce sont des chants relativement typiques de la musique traditionnelle Grecque
qui ouvrent l’album, et là où certains auraient pu s’y
casser les dents, le chanteur Domenik, quant à lui, nous offre une entrée
en matière dont le charme Hellénique agît agréablement
sur nos sens à tel point qu’on aimerait se laisser porter plus
longuement par ces chants ensoleillés. Mais tel n’est pas le sujet
de l’album car dès le deuxième titre Willow Man,
on se trouve plongé dans un superbe Metal Progressif dont les aspects
techniques restent accessibles, laissant la priorité à la mélodie
et à une certaine mélancolie. Cette mélancolie est d’ailleurs
plus ou moins en toile de fond sur l’ensemble de l’album, en particulier
sur l’acoustique 4 Minutes To Abandon et sa narration,
le plus sombre Provoke The Divine, et plus encore avec l’énigmatique
Sleepwalk, titre atmosphérique au « beat »
relativement Electro., dont toute guitare est exclue au bénéfice
du piano et du violoncelle, de voix et…de pleurs féminins à
vous mettre le moral en berne pour la journée avec néanmoins ce
sens de l’esthétisme qui donne envie d’en redemander sans
attendre, au risque d’y perdre sa boîte de Kleenex. Mais Wastefall
savent aussi faire parler la poudre grâce à des envolées
plus agressives et très dynamiques, le plus souvent en alternance avec
les passages plus Progressifs (The Muzzle Affection, Another Empty Haven,
Strife For Definition) et plus alambiqués typiques du genre
(E.Y.E., Utopia Fragmented). Avec une production signée
Tommy Hansen (Helloween, Pretty Maids, etc…), Wastefall réussissent
superbement ce Self Exile tout en nuances et rebondissements, évitant
le piège du Metal Progressif trop complexe tout en faisant pourtant preuve
d’un haut niveau technique (quel chanteur !), sachant marier douceur et
relative agressivité avec justesse. Tout simplement beau et émouvant.
Highlights : Intro, Willow Man, Another Empty Haven,
Sleepwalk, E.Y.E., Utopia Fragmented, Provoke The Divine…
Tracklist :
01. Intro
02. Willow Man
03. The Muzzle Affection
04. Dance Of Descent
05. Another Empty Haven
06. Strife For Definition
07. Sleepwalk
08. E.Y.E.
09. Utopia Fragmented
10. 4 Minutes To Abandon
11. Provoke The Divine
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