On peut dire que les Français de ANTHROPIA rentrent carrément par la grande porte avec ce premier album, car être signés par le label Américain Magna Carta ne peut être qu’un gage de qualité, du moins un bon départ vu la notoriété du label. Pour l’occasion, la promotion semble quelque peu « gonflée » et je dirais même qu’elle nous donne une idée assez trompeuse du contenu de l’album car on nous cite des influences allant de IRON MAIDEN, DREAM THEATER, YNGWIE MALMSTEEN, à GENESIS, KANSAS et RUSH. Holà, n’en jetez plus !! C’est un bon moyen de mettre le groupe dans une situation délicate et de perdre l’auditeur à la première écoute si les promesses ne sont pas tenues. Ca a bien failli être mon cas, je dois l’avouer, et je cherche d’ailleurs encore les influences Kansas ou Rush par exemple. Alors on oublie ces références un peu…tape à l’œil, et on reprend comme si l’on avait rien vu. On est ici en plein trip Heroic Fantasy avoué avec son lot de lutins, dragons et autres, c’est donc tout naturellement que l’album, qui est le premier volet d’une trilogie, débute par une intro dans un style musique classique aux chœurs épiques digne d’un RHAPSODY OF FIRE (oui, anciennement Rhapsody, il faudra bien s’y faire). Question Of Honour et ses riffs rappelant Victor Smolski (RAGE) et ses parties instrumentales légèrement symphoniques tout comme le titre suivant Lords Of A World, offrent une entrée en matière relativement accessible, laissant les choses se compliquer agréablement par la suite. En effet, dès Through The Sleeping Seawed, on entre dans un univers de titres qui oscillent majoritairement entre les huit et dix minutes sans pour autant souffrir de longueurs inutiles : passages acoustiques, accélérations aux allures parfois Speed Metal et parties instrumentales techniques sont de la partie tout en restant courts et se superposant naturellement, souvent dans un esprit Metal Prog. (par lequel, il est vrai, on peut d'une certaine façon penser à Dream Theater) tout en y incluant des éléments parfois Neo Classiques proches de SYMPHONY X ou des riffs très Metal pouvant rappeler ANNIHILATOR. Quelques moments plus calmes peuvent aussi faire penser aux débuts de ANGRA (Lion-Snake, Where The Secrets Lie) et le très court The Walk Among The Ruins possède presque sa petite touche STYX avec son ambiance aérée clavier/chant. Ce premier album de Anthropia fait preuve d’une grande richesse d’écriture dans un registre que l’on pourrait qualifier de Metal Progressif au sans large du terme, et malgré quelques rares petites faiblesses passagères, si on veut chipoter un peu tout de même, au niveau du chant de Hugues Lefebvre dit Hugo (multi instrumentiste et seul maître à bord, épaulé seulement d’un batteur), le plaisir est au rendez vous et laisse entrevoir un avenir prometteur pour les deux futurs volets de cette trilogie ambitieuse.