Ainsi donc la réconciliation qui avait amené STRATOVARIUS à produire l’album éponyme en septembre 2005, et qui semblait avoir relancé la machine durablement, a fait long feu. La séparation ne s’est pas faite sans difficultés, mais après moult épisodes, le guitariste virtuose Timo Tolkki a laissé le nom Stratovarius à ses collègues pour stopper les hostilités procédurières, donnant la priorité à son REVOLUTION RENAISSANCE. De ces deux mots à valeur de symbole, seul renaissance, appuyé par le titre New Era a une vraie consistance, pour la révolution, il faudra repasser, tant le style de cet album s’inscrit dans la continuité de Stratovarius, d’ailleurs, les titres avaient été composés dans le cadre d’un nouveau Stratovarius, pour preuve l’excellent Last Night On Earth qui avait été interprété lors du Wacken Open Air 2007. Timo a mis tous les atouts de son côté, en faisant appel à trois chanteurs confirmés de la scène métal, Tobias Sammet (EDGUY), Michael KISKE (ex-HELLOWEEN) et Pasi Rantanen (THUNDERSTONE), le frère de ce dernier assurant la batterie. Un line-up somme toute provisoire pour cet album, puisque depuis le line-up définitif a été annoncé, avec le chanteur Gus Monsato (ex-ADAGIO), le claviériste Mike Khalilov (EMPYREON) et le batteur Bruno Agra (AQUARIA), et un « vrai » album prévu pour 2009. Pas de vrai speed au programme, peut-être pour mieux s’adapter aux chanteurs, Heroes ouvre cependant l’album avec énergie, et c’est Tobias qui vient apporter un peu d’Edguy dans un style très Stratovarius donc, les lignes mélodiques sont d’emblée accrocheuses, un vrai savoir faire de Timo, faut-il le rappeler. L’autre titre interprété par Tobias, Glorious And Divine, reprend les mêmes ingrédients, à noter que les claviers, beaucoup trop discrets, sont les grands absents de cet album. Le deuxième titre, I Did It My Way, s’impose comme un deuxième standard, et Michael Kiske s’adapte fort bien à sa tâche, c’est d’ailleurs lui qui chante le plus de titres, il revient ensuite sur deux ballades, Angel et Keep The Flame Alive, le mid tempo Last Night On Earth, et l’épique Revolution Renaissance en fermeture. Pasi Rantanen apporte son grain légèrement éraillé sur l’entêtant We Are Magic, puis les mid tempos Eden Is Burning et Born Upon The Cross, et par la même un peu de diversité tout à fait bien adaptée à l’équilibre de la galette, qui finalement ne compte pas de point faible. Pas de révolution donc, mais une renaissance de l’inspiration et des lignes mélodiques retrouvées dans un style qui s’inscrit dans la continuité.