La foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, dit-on ? Le dicton
ne s'applique manifestement pas aux français de DROP-O-RAMA qui, après
un second album qui m'avait scotché il y a trois ans, nous reviennent
- le lieu commun est facile, mais tellement vrai - plus forts que jamais.
Des refrains qui font mouche, Superlove n'en manquait pas, mais au
fil des écoutes, j'aurais tendance à penser que Three At
Last met encore la barre un peu au dessus (mais est-ce réellement
faisable de surpasser un album aussi brillant que Superlove ?), mariant
avec encore plus d'homogénéité les deux visages de Drop-O-Rama,
le soyeux d'un rock mélodique étincelant et diablement touchant,
et son côté plus rock, plus festif, tout en gardant une forte
dose de classe. Antoine, Raphaël et Olivier ont pris leur temps pour
soigner leur nouveau bébé, ils en ont également profité
pour intégrer à l'équipe leur ami Hervé Sommering
- qui avait eu la délicate tâche de se substituer à la
voix d'or d'Olivier Campana lors d'une série de concerts après
la sortie de Superlove - au poste de bassiste à temps plein.
Mais ce qui frappe sur Three At Last, c'est à nouveau la richesse
mélodique, la passion et la flamboyance qui se dégage en permanence
des 12 titres. A l'instar d'un Second Shooting sur le précédent
album, la somptueuse ballade Electric Light ne devrait pas
tarder à convaincre les mélomanes les plus exigeants, et elle
est loin d'être la seule compo trois étoiles de ce nouvel album.
On ne manquera pas non plus, par exemple, de souligner l'efficacité
de Half Past Drunk et ses choeurs dévastateurs, la
majestuosité planante de Hero et ses petites touches
électro, l'impact de l'imparable Visions In Black And White
et son refrain enflammé, la délicatesse de Porcelain
Girl, le BILLY IDOL-esque Angel And Devil Revisited,
l'intense beauté de Saints sur fond de piano et de
rythmique hypnotique, je continue ? Chaque titre mérite d'être
cité, car en plus de satisfaire l'attente des fans révélés
il y a trois ans avec Superlove, ce Three At Last assied
le style Drop-O-Rama, s'appuyant bien entendu sur la voix chaude et originale
d'Olivier Campana, mais également sur un style d'écriture, une
touche personnelle, bref la marque de fabrique de tout grand groupe. Les français
ont définitivement trouvé leur voie, il est déjà
loin le temps où le groupe se cherchait sur le premier album. En l'espace
de six années, Drop-O-Rama s'est affirmé comme une valeur sûre
du rock mélodique hexagonal, d'ordinaire si morne, voire tout bonnement
inexistant, surtout à un tel niveau. Espérons maintenant que
le public ne trainera pas plus longtemps la galoche pour se rendre à
l'évidence qu'on tient là un groupe majeur !
Highlights : Electric Lights, Hero, Half Past Drunk, Bewildered,
Visions In Black And White, Saints, Angel And Devil Revisited...
Tracklist :
01. Half Past Drunk
02. Hero
03. Bewildered
04. Not That Long Ago
05. Electric Light
06. Don't Kill Your Idols
07. Head Rolls
08. Visions In Black And White
09. Pink Is For Girls
10. Porcelain Girl
11. Angel And Devil Revisited
12. Saints