Je n'ai pas souvent l'occasion de dire du bien des groupes du label Brennus,
que je trouve souvent médiocres en comparaison des références
des genres dans lesquels ils évoluent, mais cette fois, je ne m'en
priverai pas ! Le label d'Alain Ricard a extrait une pépite de la très
discrète scène rock sudiste française avec DIESEL DUST
qui rend avec ce premier album un méticuleux hommage à ce genre
typiquement américain. Avec à peu près la même
réussite que leurs compatriotes de NATCHEZ, mais en prenant cette fois
le parti de chanter dans la langue traditionnelle du rock, Diesel Dust nous
interpelle dès les premières secondes : "est-ce bien un
groupe français ?" est-on tenté de se demander quand on
sait la difficulté qu'ont la plupart de nos compatriotes à sonner
vrai dans le rock d'inspiration US, ne serait-ce qu'à cause de l'emploi
d'une langue étrangère qu'ils maîtrisent bien souvent
fort mal. Et sur ce point, on ne peut que se réjouir de la remarquable
aisance de Chris avec la langue de John Wayne. Mais l'habileté de Diesel
Dust va bien au delà de l'emploi d'une langue étrangère
avec finesse, le groupe démontre tout au long de cet album qu'il a
parfaitement compris l'esprit du style et maitrise avec le même brio
le savoir faire US en matière de rock sudiste. Avec en prime un emploi
constant de l'harmonica combiné à des guitares inspirées
(les solos spectaculaires sont monnaie courante, comme sur le final de
In Your Eyes, dans la plus pure tradition des Freebird et autre Highway
Song, mais aussi Goodbye My Friend, We Can Change et bien
d'autres !), le son du groupe est incontestablement chaleureux, tout comme
la voix de Chris, qui n'est pas sans me rappeler Clifford Smith des REGULATORS.
Et c'est finalement à cette école du renouveau sudiste des années
90 qu'on est tenté de rattacher Diesel Dust au niveau du son. La production
est certes un poil plus faiblarde que les fleurons du genre qu'étaient
les Regulators, COPPERHEAD ou bien évidemment le LYNYRD SKYNYRD de
l'ère Johnny Van Zant, mais malgré tout, on reste dans le pétillant,
le bouillonnant même. Au milieu d'une dizaine de compos originales (quasiment
toutes signées du guitariste Raphaël Porcherot) maniant avec finesse
l'énergie, l'émotion, la mélodie et la pureté,
et dont on ne saurait extraire de titre faible, on relèvera aussi deux
reprises sympathiques, de BLACKFOOT pour la première (le classique
Train Train), et Lynyrd Skynyrd pour l'autre (le plus méconnu
mais excellent Workin' ; dans le genre perles réhabilitées,
à quand une reprise de Was I Right Or Wrong dont nous parlions encore
récemment sur le forum ?). Et comme il faut conclure cette chronique,
ne pouvant me contenter de me lever et d'applaudir devant mon écran
d'ordinateur, j'appuierai simplement cet étalage d'enthousiasme par
des félicitations aussi chaleureuses que méritées !
Highlights : tous les titres
Tracklist :
01. Good Time
02. Trucker Man
03. Make Love
04. Goodbye My Friend
05. Train Train [reprise BLACKFOOT]
06. Ghost Dance
07. We Can Change
08. Workin' [reprise LYNYRD SKYNYRD]
09. Allright, Tonight
10. Only Brothers And Friends
11. In Your Eyes
12. Time To Be Free