Après le multi-platine From Under The Cork Tree qui a propulsé FALL OUT BOY au devant de la scène mondiale, ils reviennent avec un non moins excellent album, Infinity On High, toujours ce rock enthousiaste et percutant où l’on cultive humour et autodérision, je crois que Patrick Stump ne me contredira pas en interprétant à la volée, quelques mots d’une interview à un grand magazine rock britannique : « Je me demande encore comment des attardés comme nous et de surcroît plutôt moches, pouvons avoir un tel succès ! » cela résume parfaitement l’état d’esprit du fleuron Pop Punk de la banlieue de Chicago. Ce nouvel album amorce une nouvelle tendance, ce qui est toujours risqué pour un groupe à succès, plus tempéré encore plus mélodique où l’attitude punk des précédents albums à laissé place à un côté directement accessible, avec de nouvelles connotations « groove » et même « dance », l’apport de la production R’n’B de Baby Face ne doit pas y être totalement étranger. Les refrains power pop sont toujours aussi accrocheurs et ne sont pas sans rappeler les gros hits de la machinerie américaine du moment. Cela ne signifie en rien l’abandon de rythmiques énergiques qui se rapprochent d’un métal épuré, avec soli ravageurs, ou de riffs punkoïdes hargneux toujours de bon aloi dans l'Emo, toujours est-il que c’est à grand renfort de théâtralité glamour, d’émotions omniprésentes, et de vocaux d’exception que Fall Out Boy nous a concocté cet opus surmédiatisé, mais qui reste le neck plus ultra du genre pour l’année 2007. Curiosité, dès les premières mesures, Jay Z introduit de son rap le titre Thriller, qui reste néanmoins la version la plus identifiable de Fall Out Boy : un power pop dynamique aux vocaux élaborés et soigneusement maîtrisés avec quelques riffs nu metal bien sentis ; The Take Over The Break Over, correspond plus à l’esprit « groove » dont on parlait plus haut, et qui n’est pas sans rappeler MAROON 5, tout comme le superbe mid tempo I’m Like A Lawyer With The Way I’m Always Trying To Get You Off, L’un et l’autre comportent des nuances Soul et des refrains entre A.O.R. et power pop aux vocaux superbes. Le titre phare de l’album, This Ain’t A Scene - It’s An Arm Race dont je ne peux que recommander le vidéo clip théâtral et son approche burlesque, les ponts aux accents Gospel et son refrain rapidement mémorisable. Hum Hallelujah est un pur joyau de rock moderne, aux guitares prédominantes agressives et talentueuses, support de vocaux à nouveau très Soul/Gospel. Encore une nouveauté, Golden est une ballade pour piano et voix, on dirait plutôt pour mise en valeur de LA VOIX de Patrick Stump. On embraye de nouveau sur les orchestrations grandiloquentes pour Thnks Fr Th Mmrs pour ce power pop au refrain imparable, avec I Don’t Know Who I Think I’m retour aux sources Emo/punk, arrangements minimalistes, rythmique vitaminée et mélodie nerveuse, est-ce pour mieux introduire l’étonnant mid tempo glamour 50’s américain The (After) Life Of The Party ; The Captal Tunnel Of Love remet les pendules à l’heure, excellent B side, riffs de guitares Emo conséquents, refrain d’enfer et cerise sur le gâteau quelques Screams en fin de titre ; Bang Of Doldrums ou l’avant-garde du live, les « oh eh oh », préparent les refrains à hurler en concert, de même pour Fame Infamy rageur mais toujours temporisé par des vocaux de grande qualité. Les deux derniers titres, les deux surprises de l’album qui permettent de mesurer le chemin parcouru et l’évolution expérimentale de Fall Out Boy, tempo rapide au piano pour les couplets, refrain « classiquement » punk avec un pont soft et atmosphérique dans You’re Crashing But You’re No Wave et piano et cuivres pour I’ve Got All This Ringing In My Ears And None On My Fingers au refrain Pump/rock et ses gimmicks de guitare glamour. Final sur fond d’applaudissements et de craquements nostalgiques de disque vinyl, le souci du détail, puis la voix impérieuse qui ordonne : « press repeat now ! ». Je n’y manquerai pas !

Highlight : This Ain’t A Scene It’s An Arm Race, I’m Like A Lawyer With The Way I’m Always Trying To Get You Off, Thnks Fr Th Mmrs,The Captal Tunnel Of Love