Encore un rescapé des années 70, puisque la formation de ce groupe canadien remonte à 1975 pour un premier album en 1979 : Victim Of A Song. Je dois avouer ne pas connaître les quatre albums sortis jusqu’en 1985, mais dans les nombreux passionnés assidus du forum de Rockmeeting, Chris nous a signalé avoir bien connu ce groupe oeuvrant dans un AOR classique de l’époque, un brin vieilli, et indiqué que One False Move de 1982 s’impose comme le meilleur album de l'époque. Après un long tarissement de l’inspiration et une inactivité en matière de production d’albums de près de 20 ans, le chanteur George Belanger décide de relancer la machine avec de nouveaux musiciens, en 2004, et un nouvel album un petit peu anémique : Harlequin II. Ce n’était qu’une mise en bouche, le vrai retour s’effectue avec ce flamboyant Waking The Jester. L’AOR un peu vieillot n’est plus à l’ordre du jour, l’apport de musiciens plus jeunes et d’une très bonne production situe HARLEQUIN dans un rock bien contemporain. Le chant de George Belanger, basé sur une voix à la fois puissante et pleine de chaleur, constitue le point d’excellence du groupe, avec des compositions tellement abouties que l’on pourrait presque penser que Georges a utilisé les vingt années pour les concevoir ! Mais attention, il ne s’agit pas de son travail uniquement, la majeure partie de l'album est le fruit d’une collaboration entre Belanger, Gottfried et Moore, le jeu de guitare de Derrick Gottfried venant sublimer l’ensemble. Et Darren Moore n’est pas en reste et vient par exemple ponctuer le superbe titre d’ouverture de l’opus : Shine On par des sonorités vintage Hammond des plus sympathiques. Et les titres acrocheurs se succèdent ensuite, parmi mes favoris, je citerais encore l’AOR un brin commercial Rise, les bluesy 40 Days In Your Car et This Limbo, les ballades Black Out The Sun et You Can't Go Back, le mid tempo Lolita, le sommet étant atteint avec le dynamique Take It Or Leave It, un hit puissant et accrocheur. Georges Belanger a donc bien fait de mettre un terme à sa période de retraite, qui se révèle finalement bénéfique, puisqu’il signe un beau retour avec ce brillant opus, d’un rock à la fois classique et actuel, bourré de hits accrocheurs, qui s’imposent petit à petit au fil des écoutes.