Près de dix années d'existence, au moins trois albums (hors
enregistrements indépendants), et toujours pas la moindre reconnaissance.
SPITALFIELD n'est pas ce qu'on peut appeler le groupe le plus verni de la
scène rock actuelle, mais c'est loin d'être le moins talentueux.
Son quasi anonymat médiatique, ce groupe de Chicago le doit sans doute
plus aux faibles moyens promotionnels de son label Victory Records, que j'avoue
d'ailleurs découvrir avec ce disque. Du coup, comme beaucoup, j'étais
passé complètement à côté des deux premiers
albums, jusqu'à ce que je tombe sous le charme de quelques extraits
de ce Better Than Knowing Where You Are, troisième opus du
groupe. Il faut dire que Spitalfield ne nous ménage pas, d'entrée,
il nous entraine dans un tourbillon mélodique dans lequel il est bien
difficile de ne pas se retrouver happé. Les excellents The
Only Thing That Matters et On The Floor sont des
brûlots si haletants qu'on a du mal à rester en place sur son
fauteuil en les découvrant. Sur l'autocollant collé au blister,
le label n'hésite pas à présenter Spitalfield comme le
JIMMY EAT WORLD de la nouvelle génération, et je dois dire que
cette étiquette sied plutôt bien à ce groupe, notamment
sur un titre comme le superbe mid tempo Secrets In Mirrors,
où les sonorités et l'ambiance nous ramènent souvent
à l'excellent Futures. L'univers du groupe est fait d'émotion,
d'énergie (le bien rock'n'roll Curtain Call, Lasting
First Impression...), d'intensité (et en celà, il y
a un petit côté ANBERLIN sur plusieurs titres), de fraîcheur,
le groupe sait exploiter à plein régime ses mélodies
d'apparence pourtant simples, en ajoutant ici et là quelques subtilités
qui tordent le cou à la monotonie qu'on rencontre chez bien d'autres
groupes. Et puis, et puis... le son est assez énorme !! On retiendra
aussi dès les premières écoutes le très beau Novocaine,
une ballade éthérée hyper touchante à la... Jimmy
Eat World. Outre ces cadors de la scène rock actuelle, je pense parfois
également à NUMBER ONE GUN, à ceci près que la
voix de Mark Rose est plus expressive que celle de Jeff Schneeweis. On peut
néanmoins trouver un défaut majeur à cet album, c'est
sa durée ! Les 38 minutes passent à une vitesse éclair,
tant et si bien qu'une double ration s'impose à chaque écoute,
sans lassitude. Il pourrait même bien s'agir du genre d'album qu'on
apprécie un peu plus à chaque nouveau passage sur la platine,
dont on dicerne chaque fois davantage les mélodies d'un titre à
l'autre. Alors pour finir sur un conseil amical, si vos oreilles réclament
un souffle de fraîcheur mélodique, pensez à Spitalfield
!
NB : écoute d'un titre de cet album sur MySpace
Highlights : The Only Thing That Matters, On The Floor, Novocaine,
Last First Impression, Secrets In Mirrors, Hold On...
Tracklist :
01. Dare To... [intro]
02. The Only Thing That Matters
03. On The Floor
04. Secrets In Mirrors
05. Better Than Knowing Where You Are
06. Hold On
07. Won't Back Down
08. Curtain Call
09. Tell Me, Clarice
10. Lasting First Impression
11. Novocaine
12. ...Listen