Après une dizaine de reports de sortie, et six années après
le dernier album studio, ce nouvel opus de Cheap Trick commençait à
se faire sérieusement attendre. Mais que peut-on attendre d'un groupe
de plus de 26 années d'existence ? Beaucoup en ce qui me concerne, car
bien que les deux derniers albums en date ne soient pas des musts de leur discographie,
mes espoirs sont toujours très nourris par cette équipe de vétérans
franchement à part, l'un des rares groupes à avoir su développer
un style de rock très original et inimitable, mélange d'extravagances
loufoques et d'émotions.
A l'écoute de Scent Of A Woman, le premier titre, on
est immédiatement plongé dans l'univers si particulier du groupe,
ce parfum d'insouciance et de folie qui faisait le charme de chaque album depuis
1977, année de sortie de son premier opus éponyme. Un vrai plaisir
de retrouver cet état d'esprit qui n'a visiblement pas pris une ride
chez ces quatre joyeux drilles quinquagénaires. Le deuxième titre
nous replonge quant à lui à l'époque la plus FM du groupe,
période Lap Of Luxury / Busted, et ce Too Much
nous propose une ballade des plus touchantes, servie par la voix d'un Robin
Zander toujours aussi à l'aise dans les pitreries que dans l'art d'émouvoir
son public. L'album commence donc au mieux. Hélas la suite fait assez
vite retomber cet enthousiasme des débuts. Les tempos manquent cruellement
de variété et les ballades finissent par franchement lasser. Il
manque la folie caractéristique du groupe, celle qui ouvrait l'album
et que Cheap Trick est donc encore capable de délivrer. Des titres comme
Special One (dont il existe une version japonaise en bonus
sur le cd nippon !) ou Pop Drone sont certes assez touchants,
mais mis bout à bout, ces titres favorisent un peu trop les baillements.
Sorry Boy, bien qu'assez sombre, renoue davantage avec le côté
excentrique du groupe, mais des titres comme le très psychédélique
If I Could laissent plutôt perplexe, tout autant que
les deux derniers titres, ou plutôt le dernier titre devrais-je dire,
puisqu'il ne s'agit en fait que du même morceau sectionné en deux,
qui là, sont carrément dispensables.
Après un démarrage des plus prometteurs, Special One
laisse par la suite franchement sur sa faim. Aucun morceau n'est réellement
mauvais, mais il manque "l'effet Cheap Trick", cette particularité
qui enflammait jadis tout un album. Le groupe n'est pourtant pas fini, et il
le prouve sur les deux premiers titres. Espérons qu'on ne devra pas encore
attendre six ans pour pouvoir en juger à nouveau.
Highlights : Scent Of A Woman, Too Much, My Best Friend, My Obsession,
Special One...
Tracklist :
01. Scent Of A Woman
02. Too Much
03. Special One
04. Pop Drone
05. My Obsession
06. Words
07. Sorry Boy
08. Best Friend
09. If I Could
10. Low Life In High Heels
11. Hummer
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