Comment aborder la chronique d’un tel album, plusieurs
mois que je me creuse le ciboulot ! Convaincre que voici une œuvre majeure,
autant m’appeler Don Quichotte ! Rester dans le strictement informatif,
autant lire un canard du type rock n folk. ROYWORLD est le groupe de tous les
dangers, à la fois vaguement progressif atmosphérique, purement
british, et l’on sait le peu d’entrain des crossrockeurs à
cet égard ; à la fois pop/synthétique fouillée et
recherchée un poil intello londoniens, autant dire que ce n’est
pas non plus, majoritairement la tasse de thé. Pas question ici de guitares
surdimensionnées, de chant extravaguant et de soli démentiels.
Pour un combo aux accents Ambiant/progressifs, pas de titre long et indéchiffrable,
pas de structure alambiquée aux plages instrumentales truffées
de breaks aussi complexes que tordus. Si l’on devait oser une comparaison,
Man In The Machine se rapprocherait du premier album solo de PETER
GABRIEL, assurément, quelques inspirations à la ROXY MUSIC, voire
quelques emprunts à DAVID BOWIE, en plus, un mix de pop/rock à
base de claviers et de séquences électroniques, le tout sur une
charpente atmosphérique de guitares tour à tour électriques
et/ou acoustiques, des rythmiques riches et « rondes » bien menées,
souvent inattendues, et une voix, LA voix ! Rob Futrille, au timbre assez proche
de David Byrne de Talking Heads et de Bryan Ferry sans le côté
romantico-pompeux. Si Man In The Machine n’est pas l’album
du siècle, il l’est tout du moins, dans ce genre passablement oublié
presque rétro poussiéreux, laissé en friche depuis la fin
des années 70, il l’est aussi par aucune faiblesse mélodique,
il sera d’ailleurs difficile de départager un titre plus qu’un
autre, tant la qualité musicale, la diversité et la facilité
d’accès sont au rendez vous. Les influences diverses rappelleront
les BUGGLES dans le fameux Radio Star pour le titre Elasticity,
MANFRED MANN'S EARTH BAND dans Brakes ou le sublime Dust,
à mon goût le titre le plus beau de l’album, avec sa ligne
de piano/basse brillante, We Could Wish Ourselves Away et l’on
vogue vers le Solsbury Hill de Pete Gab. Ambiance très FLOYD/GILMOUR
voire KATE BUSH avec Science, Brother ou bien Astronaut,
et sa profusion d’effets synthétiques et de chant vocodé.
Un pied dans la Pop à ambiance 100% britannique de la fin des 70’s,
un pied dans les sonorités actuelles, Royworld n’en fini pas de
me bluffer à chaque écoute par ses ambiances envoûtantes,
clairement, c’est une œuvre maîtresse !
Highlights : Tous sans exception
Tracklist :
01. Elasticity
02. Dust
03. Wish Ourselves Away
04. Brakes
05. Back Of My Mind
06. Science
07. Transmission
08. Man In The Machine
09. Astronaut
10. Same Sun
11. Brother
12. Tinman
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