Ce vingt cinquième album studio pour Vincent Furnier
marque quarante ans de carrière, cet album n’étant pas spécialement
attendu après le décevant Dirty Diamonds dédié
au rock garage. Il faut bien dire que pour se maintenir à flot tout au
long de sa carrière, Cooper nous a habitué à surfer sur
tous les genres, avec plus ou moins de bonheur, du rock psychédélique
des débuts, puis tour à tour hard rock, glam rock, hard FM, métal
industriel, n’hésitant pas à intégrer des éléments
disco ou new wave suivant les époques, et même à se transformer
en crooner au besoin. Et donc après ce Dirty Diamonds qui marquait
un désir de retour aux années 70, Along Came A Spider
s’inscrit comme un album de synthèse, voire de bilan, puisant dans
le meilleur de chaque époque, pour un album conceptuel, ce qui nous ramène
à la première tentative du genre, remontant à 1975 avec
Welcome to My Nightmare. Le concept d’Alice nous conte les exploits
d'un tueur en série, nommé Spider, véritable psychopathe
arachnophobe, qui collecte les jambes de ses victimes afin de créer une
araignée géante. Mais au moment où sa mission semble proche
de la fin, Spider succombe aux charmes de celle qui devait être sa dernière
victime, et ne peut se résoudre à l’exécuter. Le
vieux sorcier tisse ainsi sa toile en mêlant les situations de danger,
de peur, d’horreur et de mort, en terminant sur une note optimiste qui
laisse l’amour reprendre le dessus. L’univers musical habillant
cette intrigue conserve une dominante hard rock vintage 70’s, mais en
puisant le meilleur dans toute la carrière du maître de l’épouvante,
le CV des deux producteurs qui l’ont épaulé en dit long
sur leur savoir faire : Greg Hampton (Tommy Bolin, Ron Wood, The Tubes, The
Suffrajets...) et Danny Saber (Madonna, David Bowie, The Rolling Stones, Ozzy
Osbourne, Korn, Marilyn Manson...). On retrouve ainsi des guitares très
lourdes dans I Know Where You Live et plus encore dans Vengeance
Is Mine, et quelques ambiances à la MARILYN MANSON, juste retour
des choses, ce dernier s’étant largement inspiré d’Alice.
Le côté pop-rock transparaît dans le psychédélique
Wake The Dead, ou encore I'm Hungry. La palme
du refrain le plus accrocheur, digne de l’époque de Hey Stoopid,
revient sûrement à Catch Me If You Can, qui fera
probablement un tabac sur scène. N’oublions pas que Cooper a aussi
pu maintenir sa popularité grâce à des ballades ayant conduit
à de gros succès commerciaux avec par exemple You and Me ou encore
I Never Cry, deux bons crus viennent étoffer ce registre avec Killed
By Love et Salvation. Si cet album s’inscrit
comme une belle synthèse de la carrière de Cooper, il ne saura
satisfaire entièrement les fans qui attendent la répétition
d’un album issu d’une époque donnée, comme par exemple
celle dédiée au hard FM de Hey Stoopid, il s’adresse
de préférence aux amateurs ouverts à toutes les facettes
de l’artiste. Moyennant quoi cet album constitue un excellent retour,
assez inattendu, qui allie une certaine fraîcheur et une inspiration retrouvée,
deux paramètres qui se conjuguent dans des mélodies festives,
ce n’est pas le moindre des paradoxes compte tenu de la noirceur du sujet,
mais Cooper est passé maître en la matière.
Highlights : Catch Me If You Can, Vengeance Is Mine,
I Know Where You Live, I'm Hungry, Salvation
Tracklist :
01. Prologue-I Know Where You Live
02. Vengeance Is Mine
03. Wake The Dead
04. Catch Me If You Can
05. (In Touch With) Your Feminine Side
06. Wrapped In Silk
07. Killed By Love
08. I'm Hungry
09. The One that Got Away
10. Salvation
11. I Am The Spider-Epilogue
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