Just Getting Started, cela sonne comme un nouveau départ, mais en fait, si la mode est aux reformations, les Canadiens eux, n’ont jamais vraiment décroché. Bien sûr, leurs meilleurs faits d’arme remontent quand même aux tout début des années 80, avec quatre albums qui ont fait un malheur dans les charts US, jugez plutôt : Loverboy : 13ème, Get Lucky : 7ème, Keep It Up : 7ème et Lovin' Every Minute of It : 13ème. Puis ce fut le déclin médiatique et une production homéopathique à raison d’un album tous les dix ans : Wildside en 87, VI en 97, et enfin ce Just Getting Started aujourd’hui. Mais pour autant, les activités n’ont jamais cessé, au travers de nombreuses tournées, des albums compilations et live mettant un peu de beurre dans les épinards. L’histoire du groupe, au line-up relativement stable, a aussi été marquée par un drame, en 2000, avec la perte du bassiste Donald Scott Smith, disparu en pleine mer, emporté par les vagues dans des eaux infestée de requins. Nouveau départ, donc, et la formidable intro du premier titre, Just Getting Started, annonce la couleur, la nostalgie du hard FM vintage 80 n’est pas à l’ordre du jour, le son très moderne, appuyé par un synthé, indique clairement la modernité de la démarche. En même temps, tout ce qui a fait le succès du genre et du groupe, à savoir un accès immédiat avec un refrain hyper accrocheur, les mélodies ciselées avec des lignes vocales aux petits oignons, riffs et solo qui ne vous lâchent pas. Hormis deux titres un peu en deçà au niveau modernité, et donc un peu rétro et cliché, sans pour autant être mauvais, notamment Fade To Black, tous les autres s’imposent comme autant de hits susceptibles de squatter votre lecteur cd, toute monotonie étant exclue, par un mélange habile de morceaux énergiques couplés soit à une ballade, soit un mid tempo. Mention spéciale pour One Of Them Days à la rythmique un peu heavy, les survitaminés As Good As It Gets et Lost With You, le mid tempo Back For More, et la ballade The One That Got Away. Mike Reno et sa bande avaient prévenu qu’ils prendraient tout leur temps pour produire cet album, et bien le jeu en valait la chandelle, et le résultat est tout simplement remarquable, total respect pour avoir réussi une telle symbiose entre classicisme et modernité.