Deuxième album de JUST SURRENDER à grand renfort
d’E.P. et de promo tambour battant. Un sacré chemin parcouru depuis
A SECOND CHANCE, le premier nom du groupe et a fortiori depuis le premier album
If These Streets Could Talk, Emo/Punk plaqué or, survolté,
enthousiaste, punchy, catchy comme ils disent là bas ! Non pas que We’re
In Like Sin ne correspond plus à ces critères, mais la verve
tout azimut de la jeunesse semble avoir laissé place à des préoccupations
musicales différentes, cette virulence tempérée ne sera
pas sans plaire au plus grand nombre. De toute évidence le Emo/Punk s’est
transformé en Emo/Pop fortement ciblé « radio ». Dans
un premier temps, j’en étais donc à regretter l’aspect
graisseux, crasseux et l’odeur de rangers à lacets rouges du Punk
à la SUM 41 ou THE CLASSIC CRIME ou simplement les anciens titres du
combo, qui d’ailleurs, avec le recul, laissaient finalement déjà
présager ce changement d’orientation. Dans un second temps, il
m’a fallu réapprendre à écouter Just Surrender, nouvelle
mouture, d’une oreille plus Pop. Comme autrefois, les titres sont courts,
pas plus de 3 minutes en moyenne et on y retrouve les guitares cossues, qui
ne rechignent pas les riffs Hard Rock et les soli promptement empruntés
à d’autres genres musicaux. I Said it Before,
quasi F.M. charpenté sur de vénéneux arrangements de guitare,
dont un chorus jouant la carte du classicisme, ou New Declaration,
simple et extrême à la Grunge et son solo démonstratif et
féroce, seuls les vocaux multiples trahissent l’identité
Punk Rock, ou encore You’d Be In Great Shape If You Ran Like Your
Mouth, son saturé, battements de pied irrésistibles et
communicatifs, et pour finir le mid tempo Something I’m Not,
une reprise de Scorpions ? Non non ! Les vocaux sont totalement dans l’esprit
de la nouvelle vague américaine, même si les claviers, les rythmiques
de guitare acoustique secondées par des accords métallisés,
flirtent avec de probables anciennes amours. L’empreinte Emo/Punk apparaît
plus clairement sur Body Language And Bad Habits, au refrain
ravageur. Bien qu’introduit par des riffs plombés, So Close
So Alive, est le plus Pop velouté de tous les titres, triples
vocaux et la touche féminine du plus bel effet de Miss Simons la compagne
de Dan Simons au chant feutré. Vocaux en canons, basse ronflante sur
des breaks de batterie torrides et des continuels changements de rythme If
I Wanted To Cruddle I’d Buy A Bear retrouve les traces du premier
album, bien sûr avec un final screamo. Et enfin trois titres à
la marge, qui nous éloignent des sentiers battus : Payback,
une superbe ballade acoustique, sur fond de piano et caisse claire aux balais,
sublimement émotionnelle. Totalement inhabituel, rythmique Ska, solo
de guitare Rock’n’Roll, chant Punk, We’re In Like
Sin, pour avoir son compte de surprise. Pour terminer I’ll
Be Here, mid tempo électro-acoustique aux arrangements de cordes
et à l’orchestration BEATLES et même assurément John
Lennon. L’identité du groupe se situe entre ANBERLIN et un PARAMORE
masculin conjuguée à des références Hard Rock, mais
il semblerait que les phases d’évolution ne soient pas terminées.
Highlights : So Close So Alive, If I Wanted To Cruddle
I’d Buy A Teddy Bear, New Declaration, Payback.
Tracklist :
01. Body Language and Bad Habits
02. So Close So Alive
03. If I Wanted To Cruddle I‘d Buy A Teddy Bear
04. I Said It Before
05. Your Life And Mine
06. New Declaration
07. Payback
08. You’d Be In Great Shape If You Ran Like Your Mouth
09. We’re In Like Sin
10. Something I’m Not
11. I’ll Be Here
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