Aucun groupe américain ne doit autant sa carrière
à la France que COCK ROBIN, adulé dans tous les pays d’Europe
de l’ouest, presque ignoré aux U.S.A. 1985-1990 ont été
chez nous les années Cock Robin. Rarissime, When Your Heart Is Weak tient
le haut du pavé dans nos charts durant plus de trente semaines et quasi
autant pour Just Around The Corner ; d’ailleurs qui oserait dire qu’il
ne se souvient pas de ces titres ? Puis soudainement, rideau, sans autre forme
de procès. Ensuite, j’en conviens, les albums solos de Peter Kingsbery,
en dent de scie, n’ont pas laissé de souvenirs impérissables,
de son côté Anna La Casio n’a fourni aucun matériel
digne de ce nom. Près de 17 ans après, revenir avec un album,
est mission périlleuse, surtout dans un pays aussi versatile que le nôtre.
De plus, stratégiquement, un label indépendant n’assure
probablement pas une promotion tambourinante, mais de là à passer
inaperçu, il y a une marge ! Pourtant, loin d’être marginal,
I Don’t Want To Change The World s’inscrit parfaitement dans
le paysage de la production Pop/rock actuelle. Sûrement plus intimiste,
plus romantique que les opus précédents, il renferme un ensemble
homogène en qualité, subtil, parfaitement « calibré
radio », héritier de leur passé et porteur d’un nouveau
souffle. Il ne s’agit donc pas d’une entreprise de recyclage, ni
d’une copie stérile, juste une nouvelle palme d’or du sensuel
et du poétique. La voix d’Anna La Casio a gagné encore en
maturité, cristalline et d’une sensibilité exacerbée,
et quelle remarquable maîtrise. Peter Kingsbery égal à lui-même,
compositeur et vocaliste hors pair, c’est d’une précision
chirurgicale que son phrasé majestueux seconde la voix limpide d’Anna.
Pas de passage en revue de chaque titre, il est déjà tellement
difficile de départager les hits en puissance. Toutefois notons les superbes
Superhuman, I Don’t Want To Save The World, Bo et Dominoes
comme étant favorablement susceptibles d’être diffusés
sur les ondes, empreints de saveurs d’antan et à la fois modernes,
malheureusement si discrets. Personnalité débordante, surprenante
et romantique : Fair Enough et Across The Freeway, ou onirique
: Touched et Me And My Shaman ou encore, finement
ciselés : Through The Years, The Valley Below et Under
The Star Which I Was Born. Légèreté des compos
et duo vocal éclatant : Body Over Mind, et Italian
Soul. Ils n’ont pourtant pas démérité, ni
usurpé leur notoriété avec cet album truffé de hits,
servant d’écrin aux plus belles références et aux
vocaux gorgés de feeling, apparemment dans la plus grande indifférence,
regrettable !
Highlights : Superhuman, I Don’t Want To Change
The World, Fair Enough, Bo, Dominoes.
Tracklist :
01. Superhuman
02. I Don’t Want To Save The World
03. Fair Enough
04. Across The Freeway
05. Touched
06. Body Over Mind
07. Bo
08. Through The Years
09. Italian Soul
10. The Valley Below
11. Dominoes
12. Me And My Shaman
13. Under The Star Which I was Born
14. Just Around The Corner. Live acoustic (version collector)
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