CLOVEN HOOF est un rescapé du mouvement NWOBHM (New Wave Of British Heavy Metal) de la fin des 70s, début 80s, un mouvement qui a engendré quelques groupes de renom comme Iron Maiden, Saxon, Def Leppard, qui ont fait carrière, et puis une bonne majorité qui ont disparu de la scène. Cloven Hoof fait partie de ces derniers. En effet, après avoir sorti une poignée d’albums, le groupe jette l’éponge avec le dernier en date : A Sultan's Ransom en 1989, sans jamais avoir obtenu le succès de ses confrères. Il faut dire que le groupe n'a jamais eu un line-up stable et le seul élément du line-up original qui reste aujourd'hui est le bassiste Lee Payne. Ce dernier a eu la bonne idée, pour relancer la machine 17 ans après, de s’adjoindre les services de Tom Galley, le producteur reconnu de Phenomena (et frère de l’ex Whitesnake Mel Galley), et de Mika Jussila (HIM) pour le mastering. On retrouve le concept original du NWOBHM de Cloven Hoof tel qu’il apparut en 1983, avec naturellement quelques mises à jour, pour finalement aboutir à un disque de métal mélodique plutôt classique avec quelques éléments thrash, nu-metal. Le nouveau chanteur Matt Moreton (ex TOKYO ROSE) a une voix dans un registre des aigus plus élevé. Le nouveau guitariste Andy Shortland assure des riffs mordants, un peu dans la lignée de Dave Mustaine (MEGADETH). Alors ce mélange des genres donne au final un album mitigé avec du bon et du moins bon. Commençons par le moins bon, avec les ingrédients nu metal comme dans Absolute Power ou encore thrash dans Angels In Hell, qui conduisent à des morceaux principalement rythmiques avec des refrains un peu ennuyeux. Le bon, qui l’emporte malgré tout, ce sont les morceaux plus mélodiques, comme Cyberworld, un hit avec un beau refrain accrocheur et de belles lignes mélodiques à la guitare, Kiss Of Evil, un peu plus heavy tout en gardant un aspect mélodique fort, et qui ne dépareillerait pas dans le répertoire de SAXON. Il y a encore Whore of Babylon et son formidable riff à la DIO en intro, un refrain entraînant, un tempo rapide, le solo enflammé d’Andy, bref une perle de métal ; Golgotha, avec ses changements de rythmes, tantôt lent et acoustique, tantôt rapide ; et enfin King For A Day, un mid tempo à la façon de Saxon. Le retour de Cloven Hoof après une si longue absence est donc plutôt encourageant, avec même quelques réussites, le style NWOBHM est plutôt bien rafraîchi, le groupe pourra sûrement encore progresser en donnant plus d’importance dans l’aspect mélodique de ses morceaux.