Après s’être attaqué au Metal des années 80 en l’épurant au point qu’il soit Nu, puis décortiqué le Punk jusqu’à ce qu’il devienne émotionnel, la nouvelle vague des musiciens américains semble vouloir maintenant jeter son dévolu sur la New Wave des années 80. On sentait déjà poindre cette nouvelle orientation en légères touches chez Lost Prophets, et récemment chez Fighstar et plus assidûment chez Satellite Party, entre autres, et bien la chose est totalement accaparée avec les texans de PANIC DIVISION. Je connais déjà les mots assassins des détracteurs : "ils se sont gourrés d’époque ! et les, synthés, reverb, delay et autres effets à tout va, ne servent qu’à mieux camoufler la piètre prestation technique des musiciens, et puis il n’y a pas de guitares là dedans !". Et bien soit ! Considérons que U2, DURAN DURAN, GLASS TIGER, HOWARD JONES et TEARS FOR FEARS comme des nuls et des rock’n’rollicides. Il semblerait aussi, que les six cordes parfois anecdotiques dans la new wave 80’s aient retrouvé maintenant toute leur place, ne reproduisant pas les erreurs du passé tout digital. Quoiqu’il en soit, ces groupes sont assurément les influences majeures de Panic Division, et cette amorce plus instrumentalisée, plus complexe et atmosphérique semble peu à peu damer le pion à la première vague très épurée minimaliste, aux rythmiques réduites à sa plus simple expression, où seul les vocaux étaient le point d’accroche mélodique. Panic Division perpétue à sa manière ce Pop rock moderne, pour le coup, plus fouillé presque ampoulé, aux claviers et au séquencer prépondérants ; ils ne laissent aucun doute qu’en pleine ère du tout numérique il est bon de rendre, enfin, la machine esclave de nos émotions. Cet album est construit à la manière d’un concept album, mêlant longues introductions et longs finals mêlant séquences de claviers, rythmique à la U2 et soit des voix off ou des chants en arrière plan. Dans un premier temps on est impressionné par les similitudes avec Duran Duran, et la voix très CURT SMITH, comme dans le hit Here We Go aux riffs ravageurs et aux arrangements de claviers grandioses et inattendus. Polysix ne relâche pas la pression, 100% électro Pop aux vocaux Tears For Fears, extraordinaires et aux synthés fortement inspirés du Howard Jones de l’album Human Lib laissant la place au superbe solo atmosphérique de guitare. De surprise en surprise, 3ème hit Your Satellite, toujours dans les mêmes influences, superbe duel guitare/claviers en rythmique, intégration 100% réussie de la New Wave british. Big Day oscille entre rock moderne et électro Pop, refrain immédiatement mémorisable, mélodie finement ciselée. De nouveau, Stay, n’est pas sans rappeler l’album Soul On Board de Curt Smith et une petite pointe Glass Tiger de bon aloi, rien ne manque à cette ballade réalisée avec brio et qui en fait, n’est que prétexte à un pont quasi instrumental en introduction de From The Top, Pop Punk réactualisé aux claviers omniprésents. The Pieces That Mattered toujours à la frontière de leurs influences, A.O.R. à la Glass Tiger et New Wave aux vocaux stupéfiants. Legacy est un magnifique instrumental 100% numérique, claviers envoûtants, séquences rythmiques digital, une façon de perpétuer TANGERINE DREAMS. Day You Left ou la recherche de « l’absolu New Wave ». L’intro atmosphérique quasi instrumentale reprenant la thématique vocale du premier Stay nous amène à Broken Wings la superbe reprise de Mr MISTER qui sans rien rajouter (mais quel plaisir !) ne fait que confirmer la remarquable maîtrise de Panic Division et ses influences multiples. Deux B Side pour terminer l’album A Killer Is Born et Darkside Of You, rythmiques de guitares trépidantes foncièrement inspirés de U2. C’est sans difficulté que l’on aborde l’album car les hits sont essentiellement en début de galette, voilà au moins un demi reproche !

NB : écoute de plusieurs titres sur site officiel