C’est une trilogie qui s’achève avec ce dernier épisode de GENIUS, un Rock Opera dirigé de main de maître par le multi instrumentiste Daniele Liverani qui est aussi à l’aise aux claviers, aux guitares ou à la basse, seul la batterie étant assurée par son fidèle ami Dario Ciccioni, présent depuis le début de l’aventure Genius tout comme il l’est avec KHYMERA, un des autres projet de Monsieur Liverani. Dans la grande tradition de l’Opera Rock, chaque personnage du concept est interprété par un chanteur spécifique et le casting a encore une fois de quoi impressionner car les « acteurs » réunis ici sont D.C. Cooper (ROYAL HUNT, SILENT FORCE), Jorn Lande (ARK, MASTERPLAN, BEYOND TWILIGHT, etc…), la charmante Andrea Dätwyler (LUNATICA), Toby Hitchcock (PRIDE OF LION), Eric Martin (MR BIG), ainsi que deux membres qui auront participé aux trois volets de Genius : Daniel Gildenlöw (PAIN OF SALVATION, faut-il le rappeler…) et le narrateur Philip Bynoe, plus connu jusque là en tant que bassiste de session multi style (STEVE VAI ou RING OF FIRE en ce qui nous concerne). Si le deuxième épisode avait récolté des avis très partagés, celui ci devrait remettre les pendules à l’heure car on y retrouve une réelle recherche dans les compositions et les arrangements, aussi bien dans les approches légèrement symphoniques que sur les passages plus rapides de No More Chances ou Jump Of This Train, ainsi que sur l’excellente ballade Save Me From My Destiny avec son duo voix masculines/féminines du meilleur effet et son final tout en chœurs symphoniques digne d’une bande originale de film. On touche donc parfois d’assez près au Metal Symphonique ou Progressif mais cela sans aucune exagération car ces éléments sont utilisés avec parcimonie, l’ambiance générale se situant plus du côté d’un Metal Mélodique ambitieux se rapprochant même d’un AOR musclé (Alove And Safe, Back To Life Again) rappelant en un sens Khymera au niveau de l’interprétation. L’album s’achevant par le thème musical qui débutait le premier volet de cette trilogie (synthé/narration), on peut ainsi constater que la boucle est bouclée, et de façon très judicieuse car du coup, comme avec toute saga qui se termine en dévoilant ses derniers éléments, l’envie de revenir en arrière et de se replonger dans l’intégralité de l’histoire se fait nettement sentir. Tout au long de ces trois albums, on aura suivi ce personnage dans son étrange rêve parmi des personnages atypiques jusqu’au moment de son réveil, et c’est ici un périple qui s’achève dignement grâce à des musiciens qui tiennent leurs rôles très à cœur. Si Genius quitte aujourd’hui la scène en réintégrant le monde des humains, c’est de la plus belle manière qui soit, avec l’étoffe d’un héros et avec la tête haute.