C’est avec un certain retard que nous arrive ce premier album des Hollandais de DAY SIX ; initialement sorti en 2003, c’est grâce au label Musea France que ce Eternal Dignity débarque enfin dans nos bacs. Après un live et bon nombre de démos sous le nom de PEANUTS, le groupe se mua en Day Six en 2003 en vu de la réalisation de ce premier opus, le phénomène « premier album/nouveau nom » semblant souvent de mise ces derniers temps car le cas n’est pas isolé. Si Day Six se situe dans un registre Prog Metal actuel alternant aussi bien les moments de pure douceur progressive que les parties Metal aux guitares puissantes, le tout s’exprimant par le biais de titres souvent longs et alambiqués (Legend Of The Hollow et ses 10 minutes), nul doute que le groupe puise aussi son inspiration parmi des références plus anciennes. Les titres The Law Of The Web ou Water & Stones se rapprochent d’un MANFRED MANN'S EARTH BAND époque Solar Fire, de par l’utilisation de claviers vintages sur des passages aériens relativement sombres et de chœurs presque psychédéliques ; un clin d’œil à DEEP PURPLE semble évident sur la fin de Dark Tower alors que ce titre débute plutôt dans un style proche de Metal atmosphérique. Pour les aspects plus actuels des compositions, certains passages peuvent rappeler THRESHOLD, voire même des groupes comme DREAM THEATER (No-one Lives Forever) tout en favorisant toujours un côté très 70’s au niveau des synthés utilisés. The Crypt termine l’album façon longue pièce Progressive de plus de quatorze minutes où les ambiances les plus éthérées ou psychés font suite à des passages musclés parfois atypiques, ce qui fait de ce titre un des plus représentatifs car il souligne bien cet aspect très varié de Day Six. Malgré tout ces points positifs, il faut reconnaître que certaines parties musicales / instrumentales semblent arriver parfois comme un cheveu sur la soupe, un peu comme si le groupe se sentait obligé d’inclure tel ou tel passage de peur de ne pouvoir le placer ailleurs, et avec une production un peu trop plane, Eternal Dignity demande un certain nombre d’écoutes afin d’oublier ces quelques petits défauts et finalement apprécier un premier album qui s’avère très intéressant et original.