Ce deuxième album sort en 1974 et s’intitule sobrement Queen II, un peu en référence à la méthodologie de Led Zeppelin, qui a pris l’habitude de nommer ainsi ses albums avec des numéros. Il permet au groupe d’initier un succès commercial axé sur son pays, avec une cinquième place dans le classement des meilleures ventes au Royaume-Uni, le single Seven Seas of Rhye, atteignant la dixième place. Cependant, malgré une tournée aux États-Unis en première partie de Mott the Hoople, les ventes ne décollent toujours pas. Si toutes les composantes qui étoffent le style du combo s’esquissaient dans le premier, elles arrivent ici déjà à maturité, avec un petit côté progressif, qui utilise ponctuellement la guitare acoustique, et qui s’effacera ensuite pour un aspect plus commercial. Quant aux autres composantes propres au groupe, les mélodies flamboyantes, solos psychédéliques et autres choeurs baroques, ils sont omniprésents au travers de luxe de changements de rythmes. Les compositions sont signées, pour moitié chacun, par Brian May et Freddie Mercury, Roger Taylor ayant pris le onzième titre à son compte. Ce dernier chante sur l’excellent hard rock bluesy The Loser In The End, le côté épique s’exprime au travers des six minutes de The March Of The Black Queen, Father To Son n’étant pas en reste, il alterne sur la même durée les ambiances calmes, au début et à la fin, avec au milieu, un vrai festival de Brian May sur un tempo qui s’emballe. Brian se lance aussi dans les vocaux sur l’acoustique Some Day - One Day, puis se fend de véritables riffs heavy dans le fameux Ogre Battle. Mais le clou, c’est bien sûr le dernier titre : Seven Seas Of Rhye, avec sa superbe intro, qui a valeur de hit et qui est un peu à la source du succès commercial naissant. Et au final un album peut être un peu moins connu que d’autres dans la longue discographie du groupe, mais qui contient cependant tous les bons ingrédients que l’on retrouvera par la suite, avec un côté progressif qui lui aura tendance à s’estomper.