Dans les trente années de carrière de RIOT, deux albums au moins parmi les douze déjà produits sont considérés par les amateurs comme des classiques de hard rock US : Fire Down Under et Narita. Mais probablement pour être arrivé au mauvais moment, à une époque où le marché était saturé, le groupe américain n’a jamais vraiment eu de reconnaissance en terme de ventes. Seul le guitariste Mark Real fait partie du line-up original et fait vivre le groupe contre vents et marées, le premier chanteur Guy Speranza étant décédé en 2003, le chanteur suivant, Rhett Forrester ayant été assassiné en 1994. Le mauvais sort semble avoir abandonné le groupe, dont le line-up s’est stabilisé au début des années 90, notamment avec le chanteur Mike Di Meo, vocaliste très demandé puisqu’il assure dans les LIZZARDS, un groupe US qui avait ouvert pour UFO lors de sa tournée européenne 2005, et qui vient d’être embauché pour tenter de remplacer Jorn Lande dans MASTERPLAN. Cette multiplicité des projets des différents membres explique les quatre années qui ont été nécessaires depuis la sortie du précèdent album Trough The Storm. Depuis cet opus, seul l’illustrissime Robby Rondinelli a rendu ses baguettes et a été remplacé par Franck Gilchriest (VIRGIN STEELE). Le résultat est néanmoins à la hauteur de la réputation du groupe, avec un hard rock teinté FM de qualité, au travers de douze morceaux qui s’enchaînent sans faiblir, au premier rang duquel l’offensif et speed Army Of One, chargé de remettre les pendules à l’heure. Les capacités vocales de Mike DiMeo sont étonnantes, capable de moduler sa voix et de jongler entre des styles à la Tony Harnell, Joe Lynn Turner ou encore David Coverdale. Les partie de guitares des deux Mark sont sans nul doute l’autre point fort de cet album. Et les trois morceaux suivants, les très mélodiques et FM Knockin' At My Door, Blinded, et One More Alibi illustrent à merveille ce propos. Le reste de l’album n’est pas en reste, avec un bon équilibre entre des morceaux bien hard comme le dynamique The Mystic, des mid tempos comme Alive In The City, une belle ballade, Helpin' Hand ou encore l’instrumental Stained Mirror. Il s’agit donc d’une excellente production de hard rock classique, par moments FM, pas d’idées révolutionnaires ici, mais de l’énergie, des mélodies et la maturité d’un style qui mérite d’être saluée.