Après un Done With Mirrors qui avait surtout eu effet de rassurer les fans et de mettre un terme aux égarements solitaires de Steven Tyler grâce au retour de Steve Perry, AEROSMITH se devait de reprendre la barre du navire dans les charts. Tyler et Perry avaient regoûté au succès un an avant la sortie de ce Permanent Vacation avec la reprise de leur propre hit Walk This Way aux côtés des rappers new-yorkais de RUN D.M.C., mais il restait au groupe à confirmer ce retour aux avant-postes. Et pour ce faire, les bostoniens devaient se réinventer et mettre leur style au goût du jour, chose que le groupe peinait à faire sur le précédent opus. La machine était lancée, le directeur artistique vedette de Geffen John Kalodner était bien décidé à remettre ses poulains dans les starting-blocks et leur faire remporter la course. Il recrutait pour le groupe le producteur Bruce Fairbairn (BON JOVI, LOVERBOY...) à qui était confié la tâche de rénover le son du groupe. Du renfort était également mis à contribution dans le travail d'écriture, et pas des moindres puisque la charge revenait à une dream team de songwriters figurant parmi les plus talentueux de l'époque (et par extension de l'histoire du rock !) comme Desmond Child, Holly Knight ou encore Jim Vallance. Dans ces conditions, l'echec n'était pas permis, et après avoir été une légende des années 70, Aerosmith détenait toutes les cartes pour enfin retrouver le même éclat dans les 80's. Armé d'un son du feu de Dieu, et de mélodies imparables comme le classique Dude Looks Like A Lady, le redoutable Magic Touch (qui portait bien son nom) ou encore la power ballad Angel qui sans égaler le monumental Dream On s'en rapprochait agréablement, le groupe entrait tardivement dans la décennie bénie, mais y entrait par la grande porte ! Mais mieux que tout, la bande à Tyler dépoussiérait son style mais ne le reniait en rien ! Aerosmith restait fidèle à sa personnalité sans pareil, à son génie rock'n'roll inégalé, tout en enrichissant sa couleur musicale d'une indéniable classe. Les cuivres sur des titres comme Dude, l'excellent Rag Doll ou encore Girl Keeps Coming Apart apportaient une irrésistible chaleur à la musique des américains, et même si des morceaux comme le blues acoustique Hangman Jury ou encore St. John et ses couplets jazzy représentaient à mon sens un très léger passage à vide à mi-parcours, Permanent Vacation était incontestablement le grand album que le public attendait depuis si longtemps de la part de ce combo exceptionnel et increvable. Le début d'un raz de marée qui n'a toujours pas vraiment faibli à l'heure actuelle !

Tracklist :
01. Heart's Done Time
02. Magic Touch
03. Rag Doll
04. Simoriah
05. Dude (Looks Like A Lady)
06. St. John
07. Hangman Jury
08. Girl Keeps Coming Apart
09. Angel
10. Permanent Vacation
11. I'm Down
12. The Movie (instrumental)