J’ai toujours pensé que KIP WINGER n’avait
pas donné sa pleine mesure en solo. En effet, malgré l’intérêt
certain de son premier essai This Conversation Seems Like A Dream avec
des titres comme Daniel, le second était pour moi trop obtus et opaque.
Loin de moi l’idée que Songs From The Ocean Floor est
un mauvais album mais il est trop compliqué et pas assez mélodique.
Le coté expérimental a des limites qui ont étés
franchies avec cet opus. Revoilà donc en 2008, Monsieur Winger en solo
avec ce From The Moon To The Sun. Je vous le dis tout de suite : c’est,
de loin, son meilleur album solo. On reste dans la même veine soft que
les précédents mais avec cette fois-ci des titres très
mélodiques et qui percutent. Tout ceci enrobé dans des arrangements
somptueux et une complexité musicale qui fait que ce cd n’est pas
à mettre entre toutes les oreilles. Pour ceux par contre qui veulent
s’aérer les tympans, je leur recommande chaudement. Pour faire
la chronique de ce cd je me dois de passer la tracklist plage par plage tellement
les titres se démarquent les uns des autres. Every Story Told
est un mid tempo que le groupe WINGER aurait pu très bien mettre dans
son répertoire. Une entrée en matière excellente car le
titre bénéficie d’un refrain monstrueux. On notera les arrangements
synthés de toute beauté. Nothing et son intro
très Arabisante qui laisse là aussi la place sur des guitares
sèches et une voix de Kip très sombre sur le couplet pour s’ouvrir
fortement sur le refrain, là encore imparable. Encore une réussite.
Where Will You Go est une ballade pop, très BEATLES,
qui attaque sur un piano, voix de toute beauté. Un titre classique, certes,
mais magnifié par la voix de Winger. Pages And Pages
est également un superbe titre, le plus complexe à ce stade, de
l’album. On retrouve l’atmosphère aérienne et un rien
pesante des deux précédents opus. Mais là aussi, le refrain
est très réussi. Avec Ghosts on est par contre
dans l’insupportable. Un titre uniquement musical qui ferait passer la
musique contemporaine de Pierre Boulez pour du Didier Barbelivien… In
Your Eyes Another Life propose un titre très christique au sens
religieux du terme tellement il est sombre avec des arrangements sur le refrain
au niveau des voix toutes droit sorties d’un monastère. Là
encore, si on se laisse porter, la compo fait mouche. Runaway
est une ballade acoustique une fois encore aux petits oignons, même si
5 minutes 24 c’est un peu long. California est un titre
pop du plus bel effet. Un de mes morceaux préférés de ce
From The Moon To The Sun qui contient son lot de pépites. What
We Are nous entrainent sur des terrains très 70, les arrangements
nous replongeant dans la période Woodstock. Le refrain est quand à
lui très pop. One Big Game est planant à souhait
avec ses touches de saxo. Why repart dans des élans
progressifs pour 6 minutes 42 de décollage total. Même en n’étant
pas sous acide on se laisse prendre. Reason To Believe nous
refait le coup des ambiances orientales. De façon moins réussie
que Nothing. En bonus, nous avons droit à Monster qui
est à oublier d’urgence. Encore une fois, le talent de Kip Winger
éclabousse cet opus qui se positionne comme un des albums de l’année.
Ca commence à faire beaucoup pour Frontiers. Où sont passés
les daubes d’antan ?
Tracklist :
01. Every Story Told
02. Nothing
03. Where Will You Go
04. Pages And Pages
05. Ghosts
06. In Your Eyes Another Life
07. Runaway
08. California
09. What We Are
10. One Big Game
11. Why
12. Reason To Believe
13. Monster
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