2006 était l’année du vingtième anniversaire que le combo avait voulu marquer par un retour au premier plan avec l’album Double X, avec lequel ils était parvenu à effacer le semi échec de l’effort précédent : Free. Logiquement et dans la foulée, après la tournée Européenne qui s’en suivit, leur concert de la troisième édition du Firefest dans la ville de Nottingham en novembre 2006 a fait l’objet d’un enregistrement DVD. Commençons par la partie la moins réussie, l’image. A l’évidence, le groupe a lésiné sur les moyens avec seulement six caméras. Mais qui plus est, ce manque de moyens n’est pas compensé par la créativité de l’équipe vidéo, le cadrage des plans est parfois hasardeux, mais pire encore, l’éclairage est régulièrement mal digéré par les caméras, avec des saturations blanchâtres dues à des contre-jours. Par contre très bon point pour le son, notamment en 5.1, qui nous plonge littéralement dans l’arène au milieu du public, avec un mixage parfait. Un autre point peu favorable est l’apathie d’une bonne partie du public dont l’enthousiasme est pour le moins mesuré, ce n’est pourtant pas la faute du combo qui déploie sans compter son énergie. La prestation du groupe est enthousiaste, l’absence de claviers donne un côté plus rock au répertoire, qui est pour une part consacré au nouveau Double X, avec notamment le superbe Day 911 qui remet les pendules à l’heure en ouverture du concert, et But We Still Rock qui lui succède tout aussi bien. Les classiques sont également de la fête avec des titres de Fireworks, Point Blank, et Strike Ten, avec une mention spéciale pour Tony’s Roulette de Point Blank, jouée pour la première fois sur scène, et ce cela en valait la peine. Claus Lessmann reste toujours un grand chanteur et frontman, même si ses efforts pour entraîner le public ne sont pas toujours récompensés, et la prestation des instrumentistes est sans faille, et si dans le groupe, quelques silhouettes se sont épaissies avec l’âge, la musique, elle, n’a pas pris une ride. Cela me permet une transition vers les bonus, une partie est dédiée à des vidéos clips promo des années 80, dans lesquelles on pourra se remémorer le look nettement plus élancé que l’actuel, plus le côté kitch de ses clips comme Starin’ Eyes, Sweet Obsession, Sleeping All Alone, Hard On Me et Sword And Stone. Par contre l’autre partie des bonus est d’un intérêt moins marqué, il s’agit de trois prestations live au Rockpalast, desservies par un son limite, rendant la reprise de Sweet Home Alabama tout juste passable. Mais au final les points positifs l’emportent largement, ce DVD fera le bonheur des fans du groupe, et peut aussi s’avérer comme un excellent support pour découvrir cet excellent hard rock mélodique bien carré, à la mode Germanique, pour ceux qui n’y auraient pas encore goûté.

[par metalden]